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L’Œil de Huysmans : Manet, Degas, Moreau...

Strasbourg, Musée d’Art moderne et contemporain, du 2 octobre 2020 au 7 février 2021 (si elle n’est pas prolongée).

Nouvellement entré dans la Pléiade, Huysmans demeure mal connu du public, souvent réduit à son extraordinaire roman À Rebours et couramment confondu avec son anti-héros, le célébrissime Des Esseintes. S’il est le sujet d’étude de très nombreux ouvrages généraux, d’articles et de thèses universitaires, plus rares sont les expositions à lui être consacrées. Plus de dix ans après la belle présentation thématique que le Musée Gustave Moreau lui dédiait à l’heure du centenaire de sa mort (voir l’article), le Musée d’Orsay lui consacrait l’année passée une monographie aussi attendue qu’immensément décevante. Succincte et vaniteuse, elle ne fit qu’effleurer l’écrivain au profit de l’artiste et cinéaste italien Francesco Vezzoli, commissaire invité et véritable sujet. Fort heureusement un épilogue était prévu, un second volet strasbourgeois au Musée d’Art Moderne et Contemporain de la Ville, que la pandémie reporta de quelques mois avant d’en hâter la fermeture que l’on redoute définitive.


1. Cornelis Huysmans (1648-1727)
Troupeaux dans un paysage vallonné, vers 1690-1700
Huile sur toile - 77 x 97 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN/Gérard Blot
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Courtoisement qualifiée de « complémentaire et enrichie », l’exposition strasbourgeoise ne doit rien à la première parisienne hormis une vingtaine de prêts prestigieux des musées d’Orsay et de l’Orangerie merveilleusement mis en scène - par l’atelier parisien Frederic Casanova Scénographe - parmi des centaines d’œuvres, d’objets et d’écrits - notes autographes, manuscrits et éditions originales - provenant, notamment, du Louvre, du Petit Palais, de la Bibliothèque Nationale de France, du Musée des Arts et Métiers, du Mucem ou de multiples fonds strasbourgeois (Musées de la Ville, Jardin des Sciences, Musée de Minéralogie, Institut de botanique et Bibliothèque nationale et universitaire). Un immense corpus éclectique bien plus à même de restituer les foisonnants univers huysmansiens que les quelques dizaines de peintures, dessins, sculptures, photographies et documents d’archives réunis à Paris.


2. William Bouguereau (1825-1905)
Naissance de Vénus, 1879
Huile sur toile - 300 x 215 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : Musée d’Orsay
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Reconnaissons tout de même à Orsay la primauté du titre, « Joris-Karl Huysmans. De Degas à Grünewald » révélant plus précisément l’évolution complexe du goût de son sujet que « L’Œil de Huysmans : Manet, Degas, Moreau… » retenu par Strasbourg. Une évolution qu’Estelle Pietrzyk, la directrice du MAMCS en charge du commissariat de l’exposition, assistée de Robert Kopp, professeur de littérature française spécialiste de Huysmans, a choisi d’embrasser chronologiquement. Un parti pris des plus pertinents tant les affections esthétiques de l’écrivain semblent avoir suivi une progression linéaire parfaitement sensible dans ses écrits unanimement empreints de références artistiques.


3.…

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