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William Morris. L’art dans tout.
Roubaix, La Piscine, du 8 octobre 2022 au 8 janvier 2023
Et si l’on ôtait les œuvres prêtées par Orsay, que resterait-il ? Pas grand-chose. L’exposition que la Piscine de Roubaix consacre à William Morris repose sur la générosité du musée parisien (ill. 1), les collections anglaises ayant surtout cédé des dessins. Si la crise sanitaire et le Brexit expliquent - en partie - les lacunes du parcours, ces aléas ne justifient pas tout, et certainement pas l’absence d’informations. Où sont donc les textes et les cartels commentés pour raconter la vie de William Morris et analyser son œuvre ? L’introduction, dans la première salle, se contente de donner les grandes lignes d’une carrière aux multiples orientations. Puis rien. Seul un petit guide, disponible sur le site Internet du musée et probablement sur place, distille quelques informations parcimonieuses. Le visiteur est invité à flâner, le parcours n’a d’ailleurs pas de sections clairement définies, à part une salle consacrée à la Red House, maison qu’habitèrent William Morris et son épouse, Jane Burden, construite en 1859 par Philip Webb à Bexleyheath près de Londres. Il flâne donc et contemple des œuvres sur lesquelles il n’apprend rien. Les arts décoratifs resteront décoratifs. Trois dessins de Morris déclinent ainsi des épisodes de la légende de saint George, qui sauva des griffes du dragon la princesse Sabra. S’agit-il d’esquisses pour un décor, une tapisserie, un papier peint ? Ont-ils un rapport avec le tableau de Burne-Jones, Princesse Sabra, exposé à côté, qui a le privilège d’être longuement analysé dans le petit guide de visite ? Il faut consulter le site du Victoria and Albert Museum pour découvrir qu’ils sont préparatoires aux scènes qui ornent les portes d’un cabinet peint resté en Angleterre.