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Victor Hugo dessinateur : une acquisition, une publication et une exposition

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Paris, Maison de Victor Hugo, du 10 juin au 21 novembre 2021

Récemment formée par l’association des commissaires-priseurs Pierre Missika et Morgane Thelliez, la maison Nouvelle Étude a pris la suite de Me Christophe Morel et organise ses ventes à l’hôtel Drouot depuis le début de l’année. Celles-ci ont déjà été saluées par quelques beaux résultats ainsi que par la présence des institutions : en juin, la Bibliothèque nationale de France préempta sept pièces lors de la dispersion d’une importante collection de cartes terrestres et marines de la Bretagne puis, le 28 septembre, c’est la Maison de Victor Hugo qui préempta - pour 12 571 € avec les frais - le second lot d’une vente intégralement dédiée au grand homme. Il s’agissait en effet de la dispersion posthume de la collection des fameux hugoliens Sheila et Jean Gaudon - respectivement disparus en 2017 et 2019 - intimes du musée de la place des Vosges, la préface du catalogue de la vente précisant même que Sheila Gaudon y avait un bureau.


1. Victor Hugo (1802-1885)
Nuées et soleil, Empreinte de pièce, vers 1855
Mine de graphite écrasée et lavis d’encre brune sur papier - 8 x 11,5 cm
Paris, Maison de Victor Hugo
Photo : Nouvelle Etude
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Ce dessin (ill. 1), qui avait appartenu à Jean puis à Valentine Hugo avant d’être acquis par Jean Gaudon auprès d’un libraire, vient idéalement compléter les collections de la Maison de Victor Hugo, que l’on imagine toujours pléthoriques mais qui souffrent pourtant de quelques manques auxquels ses responsables s’efforcent régulièrement de remédier. La petite feuille - qui, au premier regard, donne l’impression d’une tasse de café renversée sur le papier - fait en effet partie d’un petit groupe de dessins cosmiques, confinant parfois à l’abstraction, que les spécialistes de Victor Hugo ont poétiquement baptisé «taches planètes» : nous le reproduisons ici horizontalement mais, comme aucune indication ne lui donne un sens de lecture précis, le dessin a déjà été exposé et reproduit dans différentes positions. Sans date ni inscription, il se compose d’un lavis d’encre où se détache une forme circulaire obtenue en frottant une pièce ! De nombreux hugoliens se sont passionnés pour ces dessins mystérieux à l’interprétation complexe : la feuille de la collection Gaudon fut ainsi montrée à la Maison de Victor Hugo en 2000-2001 lors de l’exposition «Du chaos dans le pinceau» - dans la catalogue de laquelle Marie-Laure Prévost s’attache particulièrement à son histoire matérielle, y voyant ainsi l’empreinte d’un one twentyfourth shilling en cours sur l’île de Jersey de 1841 à 1871 - mais on la retrouve ensuite dans le catalogue de l’exposition «Victor Hugo, l’homme océan» à la Bnf au printemps 2002 où Jean-Claude Trichet - alors gouverneur de la Banque de France - rappelait que le grand homme était favorable à une unité monétaire européenne...


2. Victor Hugo (1802-1885)
Taches-Planètes, vers 1850
Encre brune et lavis sur papier vélin beige marouflé sur toile - 45 x 58 cm

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