Une tapisserie des Gobelins pour le Getty

16/2/25 – Acquisition – Los Angeles, The J. Paul Getty Museum – Après avoir langui près de sept décennies en réserve, la belle tapisserie des Gobelins (ill. 1) réapparue chez Christie’s à Paris à l’automne 2022 (voir la brève du 21/11/22) avait à première vue tout ce qu’il faut pour exciter l’intérêt des institutions, d’abord européennes [1], puis naturellement mondiales, sa qualité comme sa riche histoire pouvant attirer de nombreux amateurs sensibles à sa fraîcheur, sa provenance et son estimation. Mais l’affaire tourna court : la tapisserie, sans doute mal valorisée, desservie par une mise en scène peu attrayante qui mettait en évidence ses déchirures, se vit donc ravalée ! L’objet méritait les meilleurs soins et c’est donc sans surprise qu’on la retrouva à la TEFAF en mars 2024, restaurée et présentée par la manufacture royale De Wit qui sut bien mieux la mettre en avant et put alors la céder au Getty Museum de Los Angeles.

1. Manufacture royale des Gobelins, atelier de Michel Audran (1701-1771)
Le Mois d’Avril ou Le Signe du Taureau de la Tenture des Mois Lucas, 1737-1740
Laine et soie - 376 x 338 cm
Los Angeles, The J. Paul Getty Museum
Photo : Manufacture royale De Wit

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La composition est bien connue, la tapisserie appartenant à une tenture célèbre par ses multiples tissages qui s’étalèrent sur plusieurs siècles - preuve de son vif succès auprès des élites princières européennes - depuis les premiers exemplaires réalisés à Bruxelles jusqu’à ce tissage des Gobelins exécuté en plein Siècle des Lumières. La tenture se compose de douze pièces représentant les mois de l’année et les signes du zodiaque et reste historiquement connue sous le nom de « Mois Lucas » alors que sa conception, naguère attribuée au peintre Lucas de Leyde, est aujourd’hui rendue à un artiste flamand évoluant dans l’entourage de Bernard Van Orley. Aux Gobelins, son succès ne se démentit pas : les retissages se multiplièrent sous…