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Une sculpture attribuée à Aurelio Lombardo acquise par Cleveland
9/4/21 - Acquisition - Cleveland, The Cleveland Museum of Art - Nous en parlions en début d’année : la vente de la collection Hester Diamond chez Sotheby’s comptait parmi les importantes vacations new-yorkaises de janvier (voir la brève du 22/1/21). Une œuvre phare de la dispersion a retenu l’attention du Cleveland Museum of Art qui a emporté, pour 552 400 dollars (464 000 euros), un relief en marbre attribué au vénitien Aurelio Lombardo (ill. 1-3). Daté vers 1525, il complète judicieusement la collection de sculptures italiennes du musée, essentiellement Renaissance, d’une œuvre des prémices du maniérisme.
- 1. Aurelio Lombardo (1501-1563)
Didon, vers 1525
Marbre - 51,7 x 49,8 x 8,5 cm
Cleveland, The Cleveland Museum of Art
Photo : Sotheby’s - Voir l´image dans sa page
Comme en attestent l’épigraphe lacunaire inscrite en latin sur la base du relief, ainsi que la dépouille de bœuf pendue en arrière-plan, la figure féminine dénudée représentée est « Didon la Carthaginoise, qui a érigé les murs appelés Byrsa ». La scène représentée ici se rapporte à la fondation de Carthage. Selon la légende, reprise par Virgile dans L’Énéide, la princesse phénicienne quittant Tyr (dans l’actuel Liban) pour l’Afrique du Nord (l’actuelle Tunisie) obtint du souverain local Larbas des terres « autant qu’il en pourrait tenir dans la peau d’un bœuf ». Ingénieuse, Didon découpa la peau en fines lanières qu’elle noua les unes aux autres. Elles lui permirent de délimiter un espace bien plus grand que celui qui lui avait été concédé. Figure centrale de la scène, la princesse conquérante, bientôt triomphante, soulève de sa main gauche la peau de bœuf attachée à trois anneaux positionnés en partie supérieure du relief. La peau - pourvue de la tête de l’animal - superbement drapée tombe tel un rideau sur l’autel sur lequel s’appuie Didon dans un contrapposto très appuyé.