4/9/04 – Décentralisation - Paris, Musée du Louvre - En 1999, La Liberté guidant le peuple, d’Eugène Delacroix, était transportée au Japon pour y être exposée. Événement médiatique et médiatisé, cette mascarade n’avait qu’un but diplomatique et publicitaire. Pourtant (et ce sont deux conservateurs du musée du Louvre dont le chef du département des peintures qui l’écrivent [1] cette œuvre est « réellement fragile ». Nombreux étaient ceux qui, à l’époque, s’étaient inquiétés d’une telle utilisation, sans aucun intérêt scientifique, d’un tableau aussi important.
Cinq ans après, le musée du Louvre récidive. Cette fois, c’est en France, à Strasbourg, que l’œuvre « réellement fragile » est déplacée. Sans plus de justification qu’une décentralisation dévoyée. On imagine les risques inutiles qu’on lui fait courir, on aimerait aussi connaître le coût de cet événement. Relisons les conservateurs, à propos du séjour au pays du soleil levant : « Transportée comme une reine dans un avion affrété spécialement pour elle, à bord duquel elle voyagea seule, emballée dans plusieurs caisses et containers en raison de sa réelle fragilité [2][...]. » Notons que nos deux auteurs n’y sont pour rien : la mauvaise action a été décidée par Jean-Jacques Aillagon (encore lui !) qui a imposé ce déplacement en Alsace [3]. Aillagon est parti, la Liberté partira quand même. Unique consolation : elle seule reviendra.
Ô Liberté ! que de crimes on commet en ton nom !
Sur cette affaire, voir aussi notre Editorial du 22 juin 2003.