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Un San Giovannino attribué à Michel-Ange reconstitué
5/9/13 - Découverte - Úbeda, Capilla de El Salvador - Il ne se passe guère d’années, voire de mois, où de prétendus Michangelo, qu’ils soient Buonarroti ou Merisi, ne soient redécouverts ! Les lecteurs de La Tribune de l’Art le savent bien puisque nous dénonçons régulièrement les emballements médiatiques qui s’emparent de la presse, même devant des œuvres dont l’attribution est tout simplement impossible.
- 1. Attribué à Michelangelo Buonarroti,
dit Michel-Ange (1475-1564)
San Giovannino reconstitué
Marbre (pour les parties authentiques)
Fibre de verre et nylon (pour les parties restituées)
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
- 2. Attribué à Michelangelo Buonarroti,
dit Michel-Ange (1475-1564)
San Giovannino
Marbre
Dans la Cappella di San Salvatore, avant sa
destruction en 1936 lors de la Guerre d’Espagne
Photo : Archivio della Fondazione Medinaceli - Voir l´image dans sa page
Il est d’autant plus amusant de constater qu’une identification d’une sculpture de Michel-Ange, dont les chances d’authenticité sont réelles, soit passée presque inaperçue [1]. Publiée dans une revue scientifique (Prospettiva. Rivista di storia dell’arte antica e moderna) en janvier 2012, restaurée et exposée à Florence au Museo del Opificio delle Pietre Dure jusqu’au 29 août (ill. 1), cette œuvre n’est, il est vrai, dans son état actuel, guère spectaculaire. Mais son authentification assez convaincante, le fait qu’il en existe de nombreuses et bonnes photos anciennes, et la tentative de reconstitution qui en a résulté constituent une nouveauté notable pour les historiens de l’art.
Reprenons l’affaire à son commencement. En 1930, un historien de l’art espagnol, Manuel Gómez-Moreno, publie un article sur les œuvres de Michel-Ange en Espagne où il propose de reconnaître, dans une statue de Saint Jean-Baptiste enfant conservée dans le chœur de la chapelle du Saint-Sauveur (Capilla de El Salvador) à Úbeda (ill. 2) la sculpture commandée pour…