Contenu abonnés
Un nouveau Fragonard entre au Louvre
- 1. Jean Honoré Fragonard (1732-1806)
Portrait d’Anne François d’Harcourt, duc de Beuvron, vers 1770
Huile sur toile - 80 x 65 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Hervé Lewandowski - Voir l´image dans sa page
4/5/22 - Fin d’usufruit - Paris, Musée du Louvre - Les conservateurs de musée savent parfois faire preuve de patience, voire de résilience, lorsqu’il s’agit d’enrichir les collections publiques [1] : comme celles-ci ne sauraient compter trop d’œuvres de Jean Honoré Fragonard, on ne peut ainsi que se réjouir des achats récents de l’École des beaux-arts de Paris (voir la brève du 20/5/20) ou du Musée Fabre de Montpellier (voir la brève du 22/7/21). Si les deux tableaux inédits redécouverts par la maison de vente Tajan puis classés Trésor national au printemps 2017 (voir la brève du 15/5/17) ont été inscrits sur les inventaires du Louvre avant de gagner le Sud de la France, le splendide Portrait du duc de Beuvron ne devrait pas tarder à rejoindre les cimaises parisiennes. Il faut dire que le musée attend ce tableau (ill. 1) depuis 1970, date à laquelle il fit l’objet d’une donation - sous réserve d’usufruit - de la part de Charles François d’Harcourt, 11e duc d’Harcourt (1902-1997). Cet usufruit s’étendait cependant à sa veuve, Maria Teresa de Zayas, disparue en novembre 2021, ce qui laissait augurer la concrétisation de ce généreux don.
Un article [2] de Guillaume Faroult, publié dans le dernier numéro de Grande Galerie, le Journal du Louvre est venu confirmer la nouvelle. On y apprend également que le tableau a conservé un cadre doré, probablement son cadre d’origine, estampillé par Étienne Louis Infroit (1720-1774). Vraisemblablement réalisé au cours de l’année 1770, il n’a donc jamais quitté les collections familiales. On songe irrésistiblement à la célébrissime série des figures de fantaisie, contemporaines et assez comparables. Si celles-ci furent récemment étudiées avec soin par les spécialistes de Fragonard (voir l’article), la…