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Un Largillierre pour Draguignan
- 1. Nicolas de Largillierre (1656-1746)
Portrait de Gaspard Charles Guillaume de Vintimille, avant 1699
Huile sur toile - 62,5 x 51,5 cm
Draguignan, Musée des Beaux-Arts
Photo : Joron-Derem - Voir l´image dans sa page
3/7/24 - Acquisition - Draguignan, Musée des Beaux-Arts - Les visiteurs du musée dracénois dont la réouverture fit l’évènement en novembre dernier (voir notre article) savent que son directeur Yohan Rimaud a joliment su relancer sa politique d’enrichissement : son beau dynamisme ne faiblit pas et continue même d’attirer amateurs et mécènes à l’image de la Fondation La Marck, qui vient d’offrir à l’institution ce portrait de Nicolas de Largillierre (ill. 1) préempté à Drouot par les bons offices de l’émissaire orléanais venu pour acquérir le superbe pastel de Marie-Gabrielle Capet (voir la brève du 29/9/24). Adjugé pour 10 800 € marteau - soit 14 040 € frais compris - chez Christophe Joron-Derem, cette plaisante effigie d’un prélat de cour à la mine bonhomme et ferme à la fois était à vrai dire presque destinée au musée de Draguignan puisque Gaspard Charles Guillaume de Vintimille (1655-1746) naquit à trente kilomètres de là, au château du Luc, où fut saisi sous la Révolution l’un des chefs-d’œuvre désormais conservés au musée : la splendide demi-armure d’apparat de François de Montmorency, le fils aîné du connétable devenu gouverneur de Paris et maréchal de France. Demeure familiale, le château où naquit l’ecclésiastique fut lui-même vendu comme bien national mais a su traverser les siècles, tout comme la mémoire du prélat qui mena une brillante carrière. Neveu de Jacques de Vintimille, évêque de Digne puis de Toulon, celui-ci était désigné pour entrer dans les ordres et occupa d’abord le siège de Marseille, où il fut nommé en 1692, avant de poursuivre son ascension comme archevêque d’Aix-en-Provence en 1708 puis de Paris en 1729.