Comme nous l’avions annoncé il y a deux semaines (voir la brève du 9/10/12), c’est un ancien fonctionnaire du ministère du Budget, Vincent Berjot, 45 ans, depuis deux ans directeur des finances de la Ville de Paris, qui vient d’être nommé aujourd’hui en conseil des ministres à la direction générale des patrimoines (DGP), sur proposition de la ministre de la Culture.
Quel symbole, quel signe désastreux envoyé aux monde des musées et des monuments historiques à l’heure où le budget du ministère, contrairement aux promesses solennelles de François Hollande, est diminué comme il ne l’a jamais été !
Ainsi, il ne suffit plus de nommer à la tête des musées des personnes n’ayant aucune compétence scientifique, il faut encore que les hauts fonctionnaires en charge de la politique du ministère de la Culture n’aient jamais travaillé dans ce domaine. Certes, Vincent Berjot n’est pas totalement ignorant de ces questions puisqu’il a été un temps sous-directeur en charge du ministère de la Culture au ministère du Budget. Cela n’en légitime pas pour autant sa nomination. Les considérations économiques, qu’il ne saurait être question d’oublier, ne peuvent être le seul critère de gestion du patrimoine historique et des musées.
Tout ceci n’est pas un procès d’intention. Il est toujours possible - il n’est pas interdit de croire aux miracles - que Vincent Berjot se révèle un bon directeur des patrimoines. Qui a connu Michel Clément sait que la connaissance des dossiers ne garantit rien sur ce plan. Mais le moins que l’on puisse dire est que le ministère entre désormais dans une période fort incertaine. Que serait-ce, si la ministre ne faisait pas connaître à qui veut l’entendre son grand intérêt pour le patrimoine ? Il nous semble, face à ces développements, qu’il est plus nécessaire que jamais de signer notre pétition pour le maintien du budget du ministère de la Culture.