Contenu abonnés
Un Cavallino pour la National Gallery de Londres
- 1. Bernardo Cavallino (1618-1654)
Saint Barthélémy, vers 1640-1645
Huile sur toile - 178,8 x 127 cm
Londres, The National Gallery
Photo : Sotheby’s - Voir l´image dans sa page
1/2/23 - Acquisitions - Londres, National Gallery et New York, The Metropolitan Museum of Art - C’est incontestablement un chef-d’œuvre, même s’il provient d’une collection qui les multipliait : le divorce du couple formé par Mark Fisch et Rachel Davidson a permis à Sotheby’s de proposer le 26 janvier dernier une vente éblouissante tout en étant seulement composée de dix lots, âprement disputés par les plus grands musées et collectionneurs de la planète. Nous reviendrons très prochainement sur le si original Mattia Preti ou le bouleversant jeune homme rembranesque, qui ont tous deux trouvé asile dans de grandes institutions, commençons avec le beau Saint Barthélemy de Bernardo Cavallino, « le plus lyrique et le plus sensible des maîtres napolitains du XVIIe siècle » selon la jolie formule de Nathalie Volle [1]. Adjugé 3 922 000 $ avec les frais chez Sotheby’s à New York, il pulvérisa l’estimation, pourtant solide, et établit un nouveau record aux enchères pour l’artiste. Ce sont les American Friends of the National Gallery qui ont financé cet achat, comme l’a précisé Martin Bailey dans son article publié hier dans The Art Newspaper.
Réapparu à la fin des années 1980, ce tableau fit immédiatement sensation lorsqu’il passa en vente chez Sotheby’s à Amsterdam comme « école espagnole du XVIIe siècle ». Alors modestement estimé, il fut adjugé pour un prix important à la Galerie Colnaghi, qui l’étudia et le rendit à Bernardo Cavallino, attribution validée par Nicola Spinosa, spécialiste de l’artiste napolitain. Vendu en 1991 au collectionneur argentin Mauro Herlitzka, ce Saint Barthélemy fut ensuite acquis en 1997 par Mark Fisch et Rachel Davidson puis exposé au Metropolitan Museum of Art à l’été 1999.