Un buste d’Aimé Octobre acquis par Montmorillon

12/4/23 -  Acquisition - Montmorillon, Musée d’Art et d’Histoire - La photographie numérique a tristement changé la perception que l’on a des œuvres d’art : les voir « en vrai » est parfois décevant. Impossible de zoomer, d’observer de près chaque détail. On a oublié comment contempler. Et puis, faire l’effort de se déplacer n’assure même pas l’émerveillement de la découverte puisque la plupart des peintures et des sculptures sont visibles sur des bases de données. C’est le cas des plus grands chefs-d’œuvre comme L’Agneau mystique (voir l’article), c’est aussi celui des œuvres moins connues. Cette évolution technique a ses inconvénients et ses avantages.

Ainsi le site Alienor.org tisse un réseau de plus de cinquante musées en Nouvelle-Aquitaine. Il leur sert de vitrine, recense leurs collections, annonce leur actualité, propose des vidéos et des photos d’œuvres en trois dimensions. Tout récemment, c’est un buste de Samuel Périvier sculpté par Aimé Octobre qui a été numérisé et que l’on peut désormais observer sous toutes ses coutures. Adjugé 1 500 euros (sans les frais) à Drouot le 3 décembre 2021 par Mirabaud-Mercier, son entrée au musée d’Art et d’Histoire de Montmorillon dans la Vienne nous avait échappé. Mais cette numérisation et la conférence que proposait le musée le 9 mars 2023 intitulée « Aimé Octobre l’audacieux : l’œuvre du sculpteur dans la Vienne », sont l’occasion d’évoquer cette acquisition d’autant plus judicieuse que le modèle et l’artiste sont tous deux originaires de la région.

La création du musée de Montmorillon remonte à l’année 1936, lorsque la veuve du peintre Raoul Carré offrit des toiles de son mari à la municipalité. Dans son sillon, d’autres artistes locaux firent don de leurs créations, tel Jehan Berjonneau ou Henri Plisson. Après la mort de son premier conservateur, Pierre Guéraud, en 1948, le musée fut délaissé. La découverte du site préhistorique La Piscine en 1966 lui donna un nouvel élan, il s’enrichit alors d’un fonds…