Trois expositions de dessins en galeries parisiennes

25/3/23 - Marché de l’art - Paris - Delacroix fut obnubilé par Rubens. Il l’évoqua à de multiples reprises dans son journal, dans sa correspondance, et ne se lassait pas d’admirer son génie, évoquant par exemple La Flagellation à Anvers : « En sortant, le Jésus flagellé, le Saint Paul…, chef-d’œuvre de génie s’il en fut. Il est un peu déparé par le grand bourreau qui est à gauche. Il faut vraiment un degré de sublime incroyable pour que cette ridicule figure ne gâte pas tout. [1] » Lorsque les critiques comparaient ses œuvres à celles du Flamand - et c’était récurrent - c’était pour lui le plus grand des éloges.
Parmi les feuilles que la galerie hollandaise Den Otter Fine Art a réunies, une étude d’Eugène Delacroix saisit l’élan de femmes hagardes et terrorisées qui tentent de protéger leur nourrisson de la violence d’un soldat (ill. 1). L’artiste reprend des personnages du Massacre des Innocents de Rubens, plus précisément, il a regardé la gravure qu’en fit Paulus Ponce. Delacroix comme souvent ne s’intéresse qu’à quelques figures qu’il étudie avec une certaine liberté par rapport à la composition originale.
Après avoir travaillé plusieurs années chez Christie’s, Jonathan den Otter a fondé sa galerie en 2021, spécialisée dans le dessin et la gravure. Benjamin Peronnet, qui participe actuellement au Salon du dessin, l’a invité à exposer un florilège d’œuvres dans ses locaux parisiens de la rue de Louvois.

1. Eugène Delacroix (1798-1863)
Le Massacre des Innocents d’après Peter Paul Rubens
Mine de plomb, pointe du pinceau et encre brune - 23,2 x 32,2 cm
Den Otter Fine Arts
Photo :Den Otter Fine Art

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