Contenu abonnés
Trois Champaigne pour Port-Royal
7/2/23 - Acquisitions - Magny-les-Hameaux, Musée national de Port-Royal des Champs - Si le Musée de Port-Royal est un « petit » musée par la taille, il ne l’est pas par ses acquisitions. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas parlé de lui, depuis 2019 même, mais la crise sanitaire ne l’a pas empêché de s’enrichir de fort belle manière, et nous consacrerons au moins trois articles à ses récents enrichissements en commençant, à tout seigneur tout honneur, par pas moins de trois tableaux de Philippe de Champaigne, qui est chez lui en ces lieux.
- 1. Philippe de Champaigne (1602-1674)
La Conversion de saint Augustin, vers 1650
Huile sur toile - 65 x 83 cm
Magny-les-Hameaux, Musée de Port-Royal des Champs
Photo : Musée de Port-Royal des Champs - Voir l´image dans sa page
- 2. François de Poilly (1623-1693)
d’après Philippe de Champaigne (1602-1674)
La Conversion de saint Augustin, 1645
Frontispice des Confessions de Saint Augustin, traduit par Robert d’Andilly
Paris, Bibliothèque nationale de France
Photo : BnF - Voir l´image dans sa page
Le premier (ill. 1) a été acquis directement en 2019 chez un propriétaire privé : il représente La Conversion de saint Augustin où le saint, encore jeune, s’agenouille pendant qu’une voix, représentée ici sous la forme d’un texte apparaissant dans le ciel, lui dit « Tolle ! Lege ! » soit « Prends ! Lis ! »). L’œuvre est comparable, avec une composition différente mais comportant les mêmes éléments, à un frontispice gravé de Philippe de Champaigne pour la traduction des Confessions de saint Augustin faite par Robert d’Andilly (ill. 2). Il n’est pas étonnant de voir un janséniste - dont Philippe de Champaigne a peint le célèbre portrait du Louvre - traduire cet ouvrage qui fut si important pour ce mouvement au XVIIe siècle. Dans les deux œuvres, le saint se trouve sous un figuier (la figue représentant tout autant que la pomme le fruit de la tentation), dans un jardin qui est une allégorie du…