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Trésors de la couronne d’Espagne. Un âge d’or de la tapisserie flamande
Paris, Galerie des Gobelins, du 15 avril au 4 juillet 2010.
- 1. Atelier de Pieter van Aelst, Bruxelles
d’après Bernard van Orley
La Fortune, vers 1520-1525
Laine, soie et argent
Patrimonio Nacional
Ségovie, Palais Royal de la Granja de San Ildefonso
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
L’exposition qui se tient à la galerie des Gobelins encore jusqu’au 4 juillet prochain est l’une des plus belles que l’on puisse voir à Paris actuellement et il est dommage que cette institution, particulièrement active, ne connaisse pas encore le succès qu’elle mérite.
Provenant essentiellement du Patrimonio Nacional, l’équivalent espagnol du Mobilier National [1], les tapisseries exposées ici ont toutes été produites dans les Flandres sous les règnes de Charles Quint et de Philippe II et sont pratiquement toutes issues de commandes royales. Dès l’entrée de l’exposition, le visiteur est accueilli par un grand chef-d’œuvre, La Fortune (ill. 1) d’après un carton de Bernard van Orley, l’un des principaux artistes d’après lequel travaillaient les lissiers de l’époque. Cette pièce fait partie de la tenture Les Honneurs, tissée vers 1520-1525 par l’atelier de Pieter van Aelst à Bruxelles.
- 2. Atelier de Pieter van Aelst, Bruxelles
d’après Bernard van Orley
La Fortune (détail), vers 1520-1525
Laine, soie et argent
Patrimonio Nacional
Ségovie, Palais Royal de la Granja de San Ildefonso
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
La tapisserie est structurée comme un Jugement dernier : au centre et en haut de la composition, une déesse portant la couronne, l’épée et le sceptre impériaux, les trois symboles du Saint Empire romain germanique occupe la place habituelle du Christ. A gauche, elle distribue ses bienfaits tandis qu’à droite se produisent des catastrophes. La scène centrale se déroule dans le temple de la Fortune dont la roue est manipulée par une servante. On voit ici une accumulation de scènes qui se retrouvent dans beaucoup d’œuvres exposées ici. Il faut passer du temps devant…