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Théodule Ribot. Une délicieuse obscurité
Toulouse, Musée des Augustins, du 16 octobre 2021 au 10 janvier 2022.
Marseille, Musée des Beaux-Arts, du 10 février au 15 mai 2022.
Caen, Musée des Beaux-Arts, du 11 juin au 2 octobre 2022.
L’exposition Théodule Ribot permet de découvrir un artiste que peu de gens connaissent en dehors des amateurs de peinture du XIXe siècle. S’il fut marqué par de multiples influences, il présente la caractéristique tout à fait remarquable à cette époque d’être entièrement autodidacte. Bien qu’il se présentât, en 1850, à son retour d’Algérie où il aurait exercé la profession de « contremaître ou arpenteur », comme « élève de Glaize » pour s’inscrire comme copiste au Louvre, il est peu probable qu’il l’ait jamais été au sens que l’on donne à ce terme.
- 1. Antoine Vollon (1833-1900)
Les Œufs
Huile sur toile - 50 x 61 cm
Lyon, Musée des Beaux-Arts
Photo : Didier Descouens/Domaine public - Voir l´image dans sa page
- 2. François Bonvin (1817-1887)
Deux pots en terre vernissée
Huile sur carton - 17,5 x 15,5 cm
Rouen, Musée des Beaux-Arts
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
S’il se forma donc d’abord au contact des maîtres du passé, cela ne l’empêcha pas de développer un style bien à lui, qui montre sa personnalité tout en s’insérant parfaitement dans la peinture de son temps. Il fut en effet un peintre que l’on peut qualifier de « réaliste », même si ces classifications sont toujours réductrices. Parfois proche de Courbet, il fut surtout comparable à des peintres qu’on redécouvre ces dernières années, comme Antoine Vollon (ill. 1) ou François Bonvin (ill. 2). Cette rétrospective est d’ailleurs remarquable aussi dans sa manière de montrer le contexte dans lequel Ribot évolua et la richesse de son inspiration. Aux côtés de ses œuvres, on verra donc des toiles des deux artistes précités, mais aussi d’autres encore moins connus tels Joseph Bail ou Armand Désiré Gautier, ce qui permet de préciser un panorama artistique de la seconde moitié du XIXe siècle trop souvent réduit à l’opposition artificielle des « académiques » contre les « impressionnistes ».