Tableau à déposer : Un cimetière en Provence par Frédéric Montenard

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Frédéric Montenard (1849-1926)
Un Cimetière en Provence, 1883
Huile sur toile - 160,5 x 279 cm
La Rochelle, Musée d’Art et d’Histoire
Photo : Musée d’Art et d’Histoire La Rochelle
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27/12/16 - Proposition de dépôt - La Rochelle, Musée d’Art et d’Histoire - Certains musées français conservent beaucoup d’œuvres en réserves [1]. Parmi celles-ci certaines sont inexposables en raison de leur qualité trop médiocre. Mais d’autres, qui auraient vocation à être présentées au public, ne pourront jamais l’être soit parce qu’elles sont trop grandes pour être accrochées dans des locaux trop exigus, soit parce qu’elles n’entrent pas dans le champ couvert par le musée, soit parce qu’elles ne s’insèrent pas dans le programme scientifique et culturel de l’établissement, soit parfois pour ces trois raisons cumulées.

D’autres établissements, au contraire, seraient ravis de pouvoir les prendre en dépôt, et de les présenter dans leurs salles. Une politique active de dépôts pourrait permettre aux musées de s’enrichir, soit pour remplacer une politique d’acquisition inexistante faute de moyens, soit - et c’est encore mieux bien sûr - pour compléter une vraie politique d’acquisition tout en redonnant vie à des œuvres. C’est, par exemple, la politique que mène depuis quelques années le Musée des Beaux-Arts de Rennes qui mêle fort heureusement les achats et les dépôts. Une politique vertueuse qui, tout naturellement, lui attire des dons.

Il est cependant difficile de connaître les œuvres dont certains musées seraient prêts à se séparer faute de pouvoir les mettre en valeur. Nous avons donc décidé de créer une espèce de répertoire des objets disponibles qui pourrait servir de bourse où piocheraient les musées voulant enrichir à peu de frais leurs collections. En attendant d’être plus systématique, nous inaugurons donc avec cet article un nouveau type de « brèves » consacrées à la présentation d’œuvres pouvant être immédiatement déposées.

Le premier tableau de cette rubrique appartient au Musée des Beaux-Arts de La Rochelle. Si celui-ci a pour projet à moyen terme - les choses ne sont pas rapides, mais elles avancent petit à petit - d’investir l’intégralité de l’hôtel Gargoulleau où il est installé, il conserve certaines œuvres qui ne pourront jamais y être montrées, notamment parce qu’elles n’entrent pas dans son PSC.
Il en va ainsi d’une grande toile de Frédéric Montenard, peintre né à Paris mais d’origine provençale, élève de Puvis de Chavannes. Paysagiste, il peignit d’abord essentiellement sur les côtes de la Manche et de l’Atlantique avant de préférer, à partir des années 1890, la Méditerranée. Il est également connu comme décorateur, notamment à la Sorbonne (amphithéâtre de minéralogie), au buffet de la Gare de Lyon (Le Train Bleu) et à l’Hôtel de Ville de Paris.

La toile à la recherche d’un musée qui l’accueillerait représente un Cimetière provençal (ill [2].) et fut présentée au Salon de 1883 où elle valut à son auteur une médaille de troisième classe. On y voit un jeune garçon se recueillant devant une tombe, au milieu d’un cimetière situé dans un champ, aux croix rares, et à proximité de la mer que l’on voit au loin. Son style relève d’un naturalisme proche de celui de Bastien-Lepage ou de Debat-Ponsan dont Montenard fut l’exact contemporain. Il est incontestable que ce beau tableau, qui possède un cadre d’époque en bois doré et en stuc (le tout est en parfait état), constituerait un véritable enrichissement soit pour un musée du sud de la France, soit pour un musée possédant déjà une importante collection de peintures françaises de la seconde moitié du XIXe siècle. Si un conservateur est intéressé, il peut s’adresser directement à Annick Notter, directrice des musées de La Rochelle.

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