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Stockholm achète sa première toile de Marguerite Gérard
- 1. Marguerite Gérard (1761-1837)
Une jeune femme venant de recevoir une lettre de son époux. Son père cherche sur un globe la distance d’où la lettre est partie, 1808
Huile sur toile - 61 x 50,5 cm
Stockholm, Nationalmuseum
Photo : Artcurial - Voir l´image dans sa page
7/6/23 - Acquisition - Stockholm, Nationalmuseum - Adjudicataire malheureux de L’Élève intéressante aussitôt préemptée par le Louvre (voir la brève du 11/12/19) lors de la vente de la collection Ribes (voir l’article) chez Sotheby’s à Paris en décembre 2019, le musée suédois ne pouvait que repartir en quête d’œuvres de Marguerite Gérard. Ses responsables ont ainsi jeté leur dévolu sur un tableau bien connu du marché de l’art, récemment proposé par la galerie Alexis Bordes qui l’avait même choisi pour l’étonnante vente « Biennale » organisée chez Christie’s à Paris (voir l’article). On le retrouvait cependant chez Artcurial en mars dernier (voir l’article) où il fut adjugé à son estimation basse - 80 000 € marteau, soit 104 960 € avec les frais - au bénéfice du Nationalmuseum de Stockholm. On comprend aisément l’intérêt de l’institution pour cette toile attachante, exposée sous le numéro 254 au Salon de 1808 avant de rejoindre en 1904 la collection du baron Empain (1862-1935) à Bruxelles. Non daté mais signé en bas à gauche, le tableau est donc désigné sous le titre quelque peu descriptif qui était le sien dans le livret du Salon de 1808. Parfaitement représentatif de la manière de l’artiste, digne héritière des Fijnschilders du Siècle d’or néerlandais, ce tableau montre justement deux personnages revêtus de tenues largement anachroniques qui jurent délicieusement avec le fauteuil Empire. Les animaux ne sont jamais loin : installé sous la mappemonde, un chat semble observer le regardeur tandis qu’un petit chien, juché sur le siège, se laisse caresser par la jeune femme. Symboles de fidélité, ceux-ci évoquent la vie conjugale que celle-ci mène avec l’expéditeur de la lettre,…