- Bâtiment en meulière inscrit aux monuments historiques
et annexé par la FFT dans son projet contre l’avis du
ministère de l’Écologie
Photo : Didier Rykner - See the image in its page
28/5/15 - Patrimoine - Paris, Serres d’Auteuil - Hidalgo a montré ce matin, au Conseil de Paris, son vrai visage. Alors que l’assemblée venait de voter sans ambiguïté les deux vœux présentés par le groupe écologiste, alors que les preuves du caractère biaisé du rapport rendu par le cabinet Egis, miné par les conflits d’intérêts (à ceux que nous révélions dans notre article du 22 mai 2015, Yves Contassot en a indiqué un autre : Egis a fait appel à un expert de la FFT pour étudier les fonctionnalités des deux projets…), alors que le précédent vœu, voté par les socialistes et approuvé par la maire (qui ne voulait pas être désavouée), affirmait clairement qu’un nouveau vote devrait avoir lieu après la remise de l’étude (qui devait être indépendante), Hidalgo a clos la séance en affirmant ironiquement « Nous nous retrouverons pour l’inauguration de Roland-Garros », montrant ainsi son étrange conception de la démocratie et de la concertation. Rappelons que le vœu voté en mars prévoyait aussi que « dans les meilleurs délais des réponses soient apportées sur les réserves pendantes émises par la CSSPP ». Non seulement aucune réponse n’a été apportée, mais ces réserves, qui impliquent des obligations pour la FFT, sont toujours totalement ignorées par le projet.
Elle s’est, par ailleurs, répandue dans la presse ces derniers jours, en faisant croire qu’elle avait le pouvoir, toute seule, de siffler la fin de la partie. « Hidalgo ne veut plus attendre » lisait-on dans Libération, « Ça va aller très vite » écrivait Le Parisien ou encore « Roland-Garros, c’est parti »
Mais la méthode Coué ne suffit pas. Bien qu’elle s’oppose à son propre conseil municipal, Hidalgo devra aussi compter avec l’avis de la Commission nationale des sites et avec celui du Ministère de l’Écologie dont les demandes formulées clairement n’ont pas été respectées.
Et même si la maire de Paris obtenait tous les feux verts et signait les permis de construire, l’affaire serait loin d’être terminée puisque ce serait alors, une nouvelle fois, aux associations de protéger le patrimoine en attaquant ces autorisations, avec des arguments plus que solides. La SPPEF, France Nature Environnement et Vieilles Maisons Françaises ont publié un communiqué se concluant par : « Les associations, confortées par le vote du Conseil de Paris, réitèrent leur offre de dialogue en vue d’une solution apaisée, respectueuse du jardin des serres d’Auteuil et réparant la facture écologique de l’A13. Elles rappellent les engagements du président de la République en faveur d’un « nouveau modèle de démocratie participative. Elles demandent en conséquence à la ministre de l’Ecologie de ne pas autoriser les permis de construire déposés par la FFT. » Mais il est évident que la maire de Paris prend les élus, les opposants, et Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, pour des imbéciles et des quantités négligeables. Il n’est pas sûr que cette tactique soit payante. La partie, qui n’aurait jamais dû commencer, est loin d’être terminée.