- Eugène Trigoulet (1864-1910)
Les deuillantes
Huile sur toile - 60 x 81 cm
Berck-sur-Mer, musée d’Opale-Sud
Photo : musée d’Opale-Sud - Voir l´image dans sa page
Après les expositions consacrées au fondateur de "l’école de Berck", Ludovic-Napoléon Lepic (1839-1889), et à son principal représentant, Francis Tattegrain (1852-1915), le musée d’Opale-Sud, à Berck-sur-Mer, présentera en 2016 une rétrospective de l’œuvre d’Eugène Trigoulet (1864-1910).
Elève de Jean-Léon Gérôme et de Henry Lévy, Eugène Trigoulet obtint le second grand prix de Rome en 1892. Admis au Salon dès 1889, médaillé en 1893 puis hors concours à partir de 1903 (Goudronnage des barques de pêche à Berck), celui qui fut 25 ans durant professeur de dessins aux écoles de la ville de Paris rejoignit Berck en 1898 pour raisons de santé. Des œuvres sont ramenées de voyages en Bretagne, en Espagne, en Italie, en Algérie et en Belgique (Bruges) et Trigoulet illustre, à l’occasion, des romans comme "Les naufragés de la Djumna" d’Émilio Salgari. Édité en 1898 dans l’Estampe Moderne, "Le chemin de la mort" témoigne du talent de lithographe qu’il développe pendant son séjour à Berck dont la marine constitue sa principale source d’inspiration jusqu’à sa mort en 1910.
Eugène Trigoulet est sans doute l’artiste le plus original ayant opéré à Berck entre 1890 et 1910. Si certaines de ses œuvres, comme le "marché à Berck-Ville" conservé à l’hôpital maritime (Collections de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris), semblent compatibles avec le sillage naturaliste tracé ici par Francis Tattegrain, il témoigne ailleurs d’aspirations modernistes qui détonnent dans le contexte berckois où les Charles Roussel, Marius Chambon et autre Jan Lavezzari ne mâtinent qu’occasionnellement leur héritage académique de quelques libertés impressionnistes.
Expérimentant volontiers une gamme chromatique restreinte, parfois réduite à un camaïeu de gris et de beige qu’anime un geste nerveux, Trigoulet réveille le registre habituel des peintres de la marine de Berck. La mort prématurée du seul artiste à avoir ici eu l’ambition d’explorer de nouvelles voies marque, de facto, la fin d’une aventure commencée en 1877 avec l’installation de Ludovic-Napoléon Lepic.
Dans la perspective d’une exposition prévue pour juin 2016 - la première rétrospective depuis celle de la galerie Allard en 1912 - le musée d’Opale-Sud est à la recherche de tout document relatif à la vie du peintre et, bien sûr, de toute œuvre de sa main.
Contact : g.dilly@opale-sud.com
03 21 84 07 80