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Restauration : une formation d’excellence à l’INP

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Douze milliards d’allumettes. C’est ce que produisait chaque année la manufacture d’Aubervilliers, grâce au phosphore blanc fabriqué à partir des os issus des abattoirs de la région. Créée en 1867, reconstruite en 1902, dominée par une cheminée de quarante-cinq mètres aujourd’hui protégée au titre des monuments historiques, elle a été entièrement réhabilitée et accueille depuis 2015 les futurs restaurateurs du patrimoine (ill. 1), parmi lesquels les spécialistes des arts du feu sont sensibles, on l’espère, à l’histoire du lieu (voir la brève du 12/4/15).


1. L’école de restauration de l’Institut national du Patrimoine
installée à la Manufacture des allumettes d’Aubervilliers
Photo : bbsg
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L’Institut national du Patrimoine propose une formation de cinq ans à l’issue de laquelle le diplôme obtenu permet d’intervenir sur les collections des Musées de France. Le concours d’entrée n’a rien d’une formalité, il faut prouver son appétence - et sa compétence - pour le dessin comme pour les sciences, ainsi qu’une certaine dextérité - déjà - dans la spécialité désirée. Car l’une des épreuves est la copie : une peinture pour les uns, une photographie pour les autres, ou bien encore un motif de frisage en marquèterie, un scarabée en laiton repoussé, une broderie du XVIIIe siècle, un buste de Mède à la barbe bouclée ou les trois Grâces callipyges... Vous avez quarante heures (autrement dit, cinq fois huit heures).


2. Les élèves de l’atelier de restauration des peintures
Carla Di Mauro, Lou Hense, ainsi qu’Arthur Viala
Photo : bbsg
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Sans surprise, la spécialité qui attire le plus grand nombre d’étudiants est la peinture (ill. 2). Charles Personnaz, directeur de l’INP depuis 2019 (écouter son interview), avertit : « La restauration de peintures est un domaine où la concurrence professionnelle est rude ». Le métal en revanche suscite un enthousiasme plus modéré auprès des candidats qui ne se bousculent pas au portillon. Pourtant les objets confiés aux restaurateurs sont variés : instruments de musique, jouets, outils, objets archéologiques... Fraîchement diplômé en septembre dernier, Félix Taquet a travaillé sur un seau gaulois à cerclage bimétallique du IIe-Ier siècle avant J.-C., tandis que Gaëtan Guillod avait choisi le planétaire - ou machine uranographique - fabriqué par Vully de Caudole en 1830 pour l’instruction du duc de Bordeaux, petit-fils de Charles X (ill. 3). Outre le métal, le département des arts du feu dirigé par Martine Bailly et Marie-Anne Loeper-Attia, comporte un deuxième atelier consacré à la céramique, au verre et à l’émail. Les autres spécialités enseignées à Aubervilliers sont la sculpture, le mobilier, les arts graphiques et du livre, la photographie et l’image numérique. Enfin, l’INP est la seule école à avoir un département consacré à la restauration du textile.


3. Atelier de restauration du métal.
Planétaire…

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