"La création de deux ascenseurs dans les cages d’escalier latérales du 12 rue de Tournon, immeuble simplement inscrit au titre des monuments historiques, était demandée par l’ensemble de la copropriété, soucieuse de pouvoir ainsi permettre le maintien sur place des résidents les plus âgés. Le projet a fait l’objet d’un examen attentif du service départemental de l’architecture et du patrimoine et de la direction régionale des affaires culturelles d’Ile de France, et son contenu a évolué en concertation entre l’architecte du projet et les services de l’Etat, jusqu’à ce qu’il ne génère plus d’atteinte irréversible aux cages d’escalier du 18ème siècle.
Ce n’est qu’à l’issue de ce travail d’amélioration que la direction de l’architecture et du patrimoine a été saisie, en application de la législation alors applicable, du permis de démolir requis pour le démarrage de ces travaux, qui se limite à l’ouverture d’une trémie dans le sol du rez-de-chaussée et à la découpe de la rampe d’appui à chaque étage de l’immeuble pour permettre l’ouverture de la porte de la cage d’ascenseur.
L’intégrité des dispositions historiques des cages d’escaliers étant préservée grâce à ce travail de concertation qui a permis la réversibilité des travaux, il n’est plus apparu nécessaire de s’opposer au souhait des copropriétaires de disposer d’un élément de confort et d’accessibilité des logements de cet immeuble.
Bien entendu, la réalisation des travaux sera suivie par le service départemental de l’architecture et du patrimoine et la direction régionale des affaires culturelles."
Le même texte, commenté par nos soins :
"La création de deux ascenseurs dans les cages d’escalier latérales du 12 rue de Tournon, immeuble simplement inscrit [un immeuble n’est plus « inscrit », il est « simplement inscrit », nouvelle dénomination qui tend évidemment à dénigrer tout à la fois l’intérêt de l’immeuble et la nature de la protection. D’autre part, tout le monde sait que bien des monuments « simplement inscrits » mériteraient amplement d’être classés. C’est évidemment le cas de celui-ci] au titre des monuments historiques, était demandée par l’ensemble de la copropriété, soucieuse de pouvoir ainsi permettre le maintien sur place des résidents les plus âgés [L’argument imparable, le souci de son prochain, la défense du troisième âge. Que répondre à cet accent d’humanisme qui ne soit marqué du sceau de l’infamie ? Dans le même temps, le métro parisien est toujours largement inaccessible aux personnes du troisième âge et aux poussettes, pour ne pas parler des handicapés...]. Le projet a fait l’objet d’un examen attentif du service départemental de l’architecture et du patrimoine et de la direction régionale des affaires culturelles d’Ile de France [qui ont préconisé de l’interdire], et son contenu a évolué en concertation entre l’architecte du projet et les services de l’Etat [sur ordre du Directeur du Patrimoine, l’ABF et les services du ministère ont été contraints de manger leur chapeau. Bel exercice de concertation. Seuls les ponts conduisant sous les combles semblent sauvés], jusqu’à ce qu’il ne génère plus d’atteinte irréversible aux cages d’escalier du 18ème siècle [nous renvoyons à notre article pour savoir ce qu’il convient de penser de cette affirmation].
Ce n’est qu’à l’issue de ce travail d’amélioration que la direction de l’architecture et du patrimoine a été saisie, en application de la législation alors applicable, du permis de démolir requis pour le démarrage de ces travaux, qui se limite à l’ouverture d’une trémie dans le sol du rez-de-chaussée et à la découpe de la rampe d’appui à chaque étage de l’immeuble pour permettre l’ouverture de la porte de la cage d’ascenseur.
L’intégrité des dispositions historiques des cages d’escaliers étant préservée grâce à ce travail de concertation qui a permis la réversibilité des travaux [le directeur du patrimoine vient d’inventer l’ « ascenseur réversible »], il n’est plus apparu nécessaire de s’opposer au souhait des copropriétaires de disposer d’un élément de confort et d’accessibilité des logements de cet immeuble.
Bien entendu, la réalisation des travaux sera suivie par le service départemental de l’architecture et du patrimoine et la direction régionale des affaires culturelles [Bien entendu]."