- 1. Marc Gricourt, maire de Blois
Photo : Ville de Blois-T. Bourgoin
(CC BY-SA 4.0) - Voir l´image dans sa page
« M. Rykner est un journaliste, hélas bien connu, qui a une approche étriquée et conservatrice du patrimoine. » Marc Gricourt, le maire de Blois (ill. 1), heureusement peu connu en dehors de sa ville, n’apprécie pas qu’on vienne le critiquer sur sa gestion patrimoniale (voir notre article), et il le dit dans une interview accordée à MagCentre le 9 novembre 2022.
Ses arguments font rire tant ils sont ridicules : « Qu’aurait dit M. Rykner s’il avait été contemporain de François 1er ou de Gaston d’Orléans lorsqu’ils ont reconstruit le château de Blois ? » Manifestement, en construisant un centre commercial à deux pas du château sur les restes du jeu de paume datant du XVIe siècle et en voulant (en vain grâce à l’opposition de la DRAC) détruire une maison de la même époque, il se prend pour François Ier. Rien que ça.
Nous notons que le maire affirme que le Pavillon Anne de Bretagne n’est pas à vendre. On s’en félicite, et nous archivons. Cela signifierait que la mairie - qui n’a jamais répondu à nos sollicitations - renonce pour l’instant à cette cession, car il en était bien question lorsqu’elle a fait visiter les lieux à un potentiel acheteur… Quant à affirmer que le promoteur Histoire et patrimoine serait « reconnu pour ses nombreuses réhabilitations patrimoniales », nous aimerions savoir de qui exactement celui-ci est « reconnu » ? Pas des associations de protection du patrimoine qui dénoncent, à raison, le découpage des monuments en appartements dont celui-ci est coutumier, par exemple au château de Pontchartrain (voir les articles) réalisé avec l’aval du ministère de la Culture. Ce que le maire appellerait sans doute : ne pas « avoir une approche étriquée et conservatrice du patrimoine ».
- 2. Intérieur de la Tupinière qui date des XIVe et XVe siècles
et où la mairie de Blois veut construire des logements...
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
Il est vrai que construire des appartements dans un monument historique, qui perdra forcément son authenticité avec une telle transformation, semble lui plaire, puisque c’est ce qu’il veut faire subir à la Tupinière (ill. 2).
Remarquons que son adjoint au patrimoine, Jérôme Goujot, s’exprime aussi à la suite de l’interview en n’hésitant pas à dire que la municipalité « porte la dépense totale de restauration [de l’église Saint-Nicolas] qui fait l’objet d’un co-financement de la DRAC, du département et de mécènes comme le groupe Sisley et la fondation du patrimoine ». L’expression « porte la dépense totale de restauration » est amusante quand on sait que la Ville ne financera que 16 % du montant global de la restauration (3 333 000 €) comme nous l’avons montré.
Nous renvoyons donc à notre article dont le maire s’avère en réalité bien incapable de contester les arguments. Nous nous basons sur des faits, pas sur des affirmations fantaisistes telles que : « Je suis viscéralement attaché à ma ville et, à ce titre, à son patrimoine. » On n’ose penser à ce qui se passerait si tel n’était pas le cas…