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Réflexions sur l’expertise à propos d’une exposition de la galerie Duchemin

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Hubert Duchemin expose, dans sa galerie de la rue de Louvois, cinq tableaux et un dessin. Ceux-ci présentent tous la caractéristique d’être passés en vente aux enchères, et de ne pas l’avoir été sous leur bonne attribution. Chacun d’entre eux constitue donc une découverte, faite grâce à ce qu’on appelle le connoisseurship, l’« œil » si l’on préfère, c’est-à-dire cette capacité qu’ont certains historiens de l’art et marchands (plus nombreux qu’on ne le pense) de savoir attribuer des œuvres qui ne le sont pas, ou changer d’attribution des œuvres qui sont données à un autre artiste [1].

Le découvreur spolié

La démarche, affirmée, est originale. Si beaucoup de marchands trouvent, et attribuent, ils préfèrent souvent que leurs trouvailles restent discrètes. On les comprend : l’« erreur sur la substance » menace, qui peut priver le découvreur du fruit de son travail et de son savoir. On se rappelle la plus célèbre affaire de ce genre, celle du Poussin Pardo (voir notre brève du 17/8/04). La loi, en France, est injuste : elle menace de priver les plus savants de ce qu’ils ont pu acheter en public (nous parlons ici de ventes aux enchères), en dédaignant la responsabilité des intermédiaires, experts et commissaires-priseurs.
Lorsque l’achat a été effectué hors de France, il en va tout autrement. L’acquéreur ne peut être spolié de sa découverte. C’est ainsi qu’à la TEFAF, Bertrand Talabardon et Bertrand Gauthier ont pu dévoiler sans la cacher l’origine de leur Rembrandt, acquis dans une vente aux enchères aux États-Unis, et attribué par eux (voir la brève du 9/3/16). Les mêmes galeristes ont dû, a contrario, composer avec le vendeur du Friedrich qu’ils avaient emporté dans une vente en France (voir l’article du 11/3/10), faute de quoi ils auraient pu être poursuivis et, qui sait, privés de leur tableau.

L’initiative d’Hubert Duchemin est donc courageuse et il faut la saluer. Car cette situation est intenable et le ministère de la Culture aurait depuis longtemps dû se…

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