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- C’est facile, il suffit de combler
les manques par des touches
de couleurs... - Voir l´image dans sa page
Nous écrivions avoir lu la synthèse mais ne pas avoir eu le courage de faire de même pour les deux autres volumes du rapport sur les « Musées du XXIe siècle » consacrés aux résultats des groupes de travail et à la « consultation citoyenne ». D’autres l’ont fait pour nous, notamment des restaurateurs, qui ne sont pas contents, et ils ont bien raison.
Comme les œuvres n’ont finalement que peu d’importance, dans ce « Musée du XXIe siècle », il n’est pas étonnant que leur restauration n’en ait pas davantage. C’est donc à peine plus d’un quart de page qui évoque cette profession, dans le volume 2, p. 99 et 100. Et pour quel constat ! On nous rétorquera que ce ne sont que des paroles entendues en « groupe de travail ». Sauf qu’en les restituant brut, sans autre commentaire, dans un rapport officiel présenté qui plus est par la ministre de la Culture en personne, ces propos sont validés de facto par celle-ci et par l’administration centrale. Or que lit-on ? Littéralement ceci : « Il est parfois demandé par des commanditaires publics des prestations estimées relativement simples : ces commanditaires ne pensent pas nécessaires que les personnes recherchées aient été diplômées au plus haut niveau (INP, Ecole de Tours…). Le modèle de formation développé par l’INP peut être considéré comme trop intellectuel ou trop théorique, pas assez dans le geste, dans l’habileté manuelle. »
Comme le font remarquer des restaurateurs sur la page Facebook de la Fédération Française des Professionnels de la Conservation-Restauration, cela veut donc dire que n’importe qui peut faire n’importe quoi, du moment que c’est simple. Mais comment définir ce qui est « simple » en restauration ? Nettoyer un tableau, c’est simple non ? Il suffit de prendre une pomme de terre et de frotter. Non ?
Il n’y a évidemment rien de simple en restauration. Toute intervention sur une œuvre d’art doit être faite avec le maximum de précaution et de compétence, par des personnes formées pour ces tâches, comme le sont les restaurateurs de l’INP. Combien d’œuvres massacrées par de soi-disant restaurateurs qui n’ont jamais eu la formation adéquate ?
Que le ministère de la Culture ose faire preuve de tant de mépris pour cette profession n’est pas une simple erreur, c’est une véritable faute. Restaurateur est un métier, difficile et qui demande une véritable formation. L’inverse de ministre de la Culture, en somme.