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Passion Renaissance. Légendes d’artistes au XIXe siècle

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Draguignan, Musée des Beaux-Arts du 16 novembre 2024 au 23 mars 2025.

Raphaël tomba très souvent amoureux, l’ombrageux Michel Ange osa bouder le pape et Léonard rendit son dernier souffle au nez et à la barbe du roi de France (ill. 1 et 2)... Croustillants, les tableaux présentés au musée de Draguignan racontent les anecdotes de l’Histoire et plus précisément les existences rocambolesques des artistes du XVIe siècle vues par ceux du XIXe siècle qui espéraient sans doute être éclaboussés par la gloire de leurs illustres prédécesseurs.


1. Francesco Gandolfi (1824-1873)
Raphaël et la Fornarina, 1854
Huile sur toile - 113 x 112 cm
Milan, Accademia di Belle Arti di Brera
Photo : Accademia di Belle Arti di Brera Milano
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Ces œuvres consacrées à la vie des grands maîtres de la Renaissance italienne appartiennent à une production picturale plus large qui se développa dans la première moitié du XIXe siècle, la veine troubadour, le « genre anecdotique » puis le « genre historique », auxquels les musées de Lyon et de Brou avaient consacré en 2014 une passionnante exposition intitulée « L’Invention du passé » (voir l’article). Vivant Denon lui-même fut happé par ces représentations de « personnages dont la vie historique fait désirer de s’approcher pour ainsi dire d’eux et de connaître leur vie privée [1]. » Ces petits formats, qui n’appartiennent ni à la peinture d’histoire ni à la scène de genre, sont animés par un souci de véracité plus que de vérité. Les artistes mettent en scène des épisodes bien souvent inventés, enjolivés ou exagérés tout en veillant toutefois à reproduire des costumes et des décors d’époque. Narrer les péripéties vécues par ces monstres sacrés devrait permettre de les rendre plus réels et pourtant, ces tableaux alimentent la légende, construisent une mythologie à travers des images volontairement narratives qui suscitent l’émotion du spectateur. Ce chapitre appartient à l’histoire de l’histoire de l’art : au fil des salles, le visiteur comprend que la perception que l’on a des grands artistes et de leurs œuvres n’est pas la même selon les époques, et que cet engouement pour la Renaissance durant la première moitié du XIXe siècle répond à une volonté de se réapproprier un passé mutilé par la Révolution française.
Cette exposition, qui aurait dû marquer la réouverture du musée de Draguignan en 2023 (voir l’article), a finalement été décalée d’un an. Le nouveau directeur Yohan Rimaud a succédé à Grégoire Hallé qui a suivi le chantier de rénovation avant de partir prendre la direction du Musée des beaux-arts de Chartres ; tous deux sont les commissaires de cette « Passion Renaissance ».


2. Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867)
François Ier reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci, 1818
Huile sur toile - 40 x 55,5 cm
Paris, Petit Palais Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville
Photo : Paris Musées (domaine public)
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Si les peintres romantiques s’intéressèrent à des artistes d’époques et d’écoles…

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