27/7/11– Patrimoine – Paris, Bar Romain – Après le cycle de peintures d’Henri Martin pour la Chambre de Commerce de Béziers (voir les articles), un nouvel ensemble décoratif important du début du XXe siècle est en voie de démantèlement.
- 1. Décor du Bar Romain avec
les peintures originales de Gustave Surand
12 novembre 2009
© www.etsionsepromenait.com - Voir l´image dans sa page
- 2. Décor du Bar Romain avec
les photographies des peintures originales
27 juillet 2011
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
Le 22 août, à Deauville, la société Artcurial Deauville [1] vendra en effet aux enchères un ensemble de treize peintures par Gustave Surand, à sujets romains, qui décoraient encore récemment un restaurant parisien, le Bar Romain, 6, rue Caumartin, près de l’Olympia (ill. 1). Cet établissement tire son nom, justement, de ce décor. Celui-ci a été remplacé, il y a quelques semaines par des reproductions photographiques (ill. 2) ! Le site Internet du restaurant laisse croire sans vergogne qu’il s’agit toujours des peintures.
Elève de Jean-Paul Laurens, Surand est surtout connu comme un (excellent) peintre animalier. Il est également l’auteur, comme son maître, de grandes compositions historiques, mythologiques et religieuses.
- 3. Gustave Surand (1860-1937)
Fête de vendange donnée par Messaline dans le palais
de Claude en l’honneur de son amant Silius, 1905
Huile sur toile - 110 x 136,5 cm
Faisait partie du décor démantelé du Bar Romain à Paris
Photo : Artcurial Deauville - Voir l´image dans sa page
- 4. Gustave Surand (1860-1937)
Entrée triomphale de Néron à Rome, 1905
Huile sur toile - 110 x 136,5 cm
Faisait partie du décor démantelé du Bar Romain à Paris
Photo : Artcurial Deauville - Voir l´image dans sa page
- 5. Gustave Surand (1860-1937)
Jules César, 1905
Huile sur toile - 109,5 x 38 cm
Faisait partie du décor
démantelé du Bar Romain à Paris
Photo : Artcurial Deauville - Voir l´image dans sa page
Comment peut-on, froidement, démembrer un tel ensemble ? D’autant que la valeur individuelle de chacune de ces toiles est relativement faible et qu’il est peu probable que l’ensemble trouve preneur à l’estimation annoncée [2] La perte patrimoniale sera infiniment supérieure au gain que fera le propriétaire. Ce décor n’est pas protégé au titre des monuments historiques, ce qui rend tout à fait légale sa dispersion.
La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Paris-Ile-de-France, que nous avons informée d’une situation qu’elle ne connaissait pas, a bien conscience de la gravité de la situation mais une instance de classement semble d’après elle difficile à prendre et à défendre sur le plan juridique, les toiles ayant déjà été enlevées de leur emplacement d’origine. Il reste donc hélas sans doute peu de solutions pour sauver cet ensemble. L’une d’elle pourrait être que le ministère de la Culture l’achète (le coût devrait être faible) en attendant des jours meilleurs et une remise en place future des tableaux. A moins que des négociations entre la DRAC et le propriétaire ne puissent aboutir à une solution satisfaisante. Tout vaut mieux que la destruction définitive d’un morceau du Paris 1900.