- Travaux en cours de consolidation de Notre-Dame
(vendredi 26 avril 2019)
Photo : Didier Rykner - See the image in its page
29/4/19 - Patrimoine - Cathédrale Notre-Dame - Après les conservateurs en poste qui ont signé en masse la lettre adressée au président de la République (voir l’article) pour lui demander de respecter les lois de protection du patrimoine et de ne pas interférer dans la restauration de Notre-Dame, ce sont cette fois les élèves conservateurs qui publient une tribune dans Marianne.
Le président de la République est mis devant ses responsabilités par ceux qui vont demain être en charge de la conservation du patrimoine. Ils s’interrogent pour savoir si « une loi d’exception peut […] remettre en cause des pratiques professionnelles collégiales et performantes ? » et répondent bien sûr non à cette question. Ils refusent que la protection du patrimoine soit soumise à l’immédiateté, et souhaitent pour exercer demain leur métier, bénéficier encore d’une « législation efficace » que menace cette loi d’exception.
« Notre-Dame a vocation à devenir un chantier modèle et non un terrain d’explorations hasardeuses » écrivent-ils, avant de rappeler que « la restauration du patrimoine ne saurait être mise en œuvre sans cadre législatif, sans diagnostic scientifique et technique, sans contrôle ». Ils posent une autre question, avec beaucoup de justesse : « Quelle serait demain la crédibilité des services de l’État face aux acteurs locaux si une loi d’exception instaurait un régime à deux vitesses ? » Ils concluent enfin en écrivant que cela « offr[e] finalement à tous les démolisseurs l’ardeur et l’impunité que les mots de Victor Hugo avaient si bien dénoncées. »
La fronde s’étend et, pour l’instant, le président de la République et son ministre de la Culture sont bien silencieux. Il faut espérer que de nombreuses voix continueront à s’élever contre ce que nous n’hésitions pas à appeler un projet de loi scélérat (voir notre éditorial).