-
- Notre-Dame, victime de l’incendie et d’Emmanuel Macron
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
12/6/25 - Patrimoine - Palais du Louvre et Notre-Dame - Nous reviendrons ultérieurement sur l’aspect patrimonial du projet Louvre Renaissance examiné ce matin en Commission nationale du patrimoine et de l’architecture.
Selon nos informations, le projet aurait évolué depuis la parution du document « Expression des besoins ». Il n’est plus question, apparemment, de couvrir les fossés d’une verrière, le « geste architectural » n’est plus, semble-t-il, d’actualité, pas davantage que le percement des murs du Louvre de Philippe-Auguste ou le percement des sols des escaliers nord et sud de la Colonnade. Tout cela reste à confirmer.
La Commission n’avait, en revanche, pas à se prononcer sur les autres aspects scandaleux de ce projet : son coût ahurissant - non financé à l’heure où nous parlons -, ou la réorganisation du Louvre pour exposer moins d’œuvres, et bien d’autres choses encore. Nous reviendrons très vite sur la synthèse des « ateliers » que nous avons commencée à regarder ici et sur tous les manquements du Louvre à ses missions, qui seront aggravées encore dans l’avenir.
Quant aux vitraux de Notre-Dame, nul doute que la ministre de la Culture va vouloir crier victoire. Elle aurait tort.
En premier lieu, la CNPA a refusé de se prononcer sur le projet de Claire Tabouret, ce qui était pourtant l’objectif souhaité, puisqu’elle s’était opposée à l’unanimité à l’enlèvement des vitraux. N’ayant qu’un rôle consultatif, et la ministre voulant passer en force et contre cet avis, elle ne pouvait donc que prendre acte de cette volonté, ce qu’elle a fait, mais en ajoutant qu’elle rappelait son avis du 11 juillet 2024. Ce nouveau texte, ayant été approuvé à l’unanimité des membres, y compris les fonctionnaires, on ne peut en conclure qu’une chose : ils endossent eux aussi l’avis de juillet et sont donc opposés à ce projet.
Prenant acte de celui-ci, ils ont souhaité, dans le cas où il serait mené à bien (ou plutôt à mal) que les vitraux de Viollet-le-Duc soient conservés et immédiatement restaurés [1]. Et qu’ensuite, ils soient présentés au public immédiatement après leur restauration, ce qui exclut de facto le Musée de l’Œuvre dont on craint, hélas, qu’il ne soit pas près de voir le jour.
Il n’y a donc là aucune validation du projet de Claire Tabouret, sur lequel ils ont refusé de se prononcer, et un rappel de l’avis négatif au projet d’enlèvement des vitraux. Il sera difficile au président de la République ou à la ministre de se targuer d’un avis favorable. C’est pourtant ce que l’on commence à lire ici ou là.
Il semble désormais que les promoteurs du projet veuillent aller très vite, la fabrication devant commencer cet été et la pose d’un premier vitrail avoir lieu à la rentrée. Mais le combat continue, tant avec la pétition, qu’il faut absolument continuer à signer et à faire signer, que sur le plan judiciaire.
Un premier volet est en cours, qui conteste la légitimité de l’établissement public à être maître d’ouvrage, un second le sera bientôt, dès la délivrance de l’autorisation de travaux, avec bien sûr une demande de référé-suspension.
Les responsables politiques qui vont s’engager dans des travaux coûteux, qui seront - on l’espère - interdits par la justice, devront rendre des comptes sur une telle utilisation des deniers publics dans un temps de restrictions budgétaires tous azimuts.