13/8/13 - Internet - Nous avions consacré une émission Patrimoine en question(s) au problème des reproductions d’œuvres d’art. Si La Tribune de l’Art, qui bénéficie notamment de l’exception d’information, ne rencontre aucune difficulté à ce sujet, il n’en va pas de même des éditeurs et des revues d’art, dont beaucoup consacrent un budget très important, et toujours croissant, aux redevances photographiques, ce qui rend parfois impossible certaines publications. Une pratique d’ailleurs à la limite de la légalité, puisque seules sont protégées les œuvres originales, pour les artistes morts depuis moins de 70 ans. Or, une reproduction d’une œuvre tombée dans le domaine public n’est la plupart du temps pas une œuvre originale. La chose est certaine pour une photo dont l’ambition est de reproduire le plus fidèlement possible un tableau, une gravure ou un dessin (c’est-à-dire une œuvre en deux dimensions), elle est plus délicate à prouver pour des photographies de sculptures ou d’architecture, mais une jurisprudence existe aussi, dans certains cas.
Souvent, quoi qu’il en soit, parce qu’ils ne veulent pas se mettre les musées ou les agences photos à dos au risque qu’elles ne leur fournissent plus des clichés de qualité suffisante, les éditeurs, même ceux à but non lucratif, n’ont d’autres choix que de payer.
Pourtant, un mouvement de fond se dessine, qui vient non pas de France où l’on aime tant parler d’ « exception culturelle », mais des États-Unis. Certains grands musées offrent désormais les photos haute définition de leur collection en téléchargement, et en usage gratuit quelque soit celui-ci (même commercial).
Le Getty vient ainsi de faire savoir que désormais, 4600 photos étaient disponibles librement, en attendant d’étendre progressivement ce programme (Open Content Program) à davantage de ressources du Getty Research Institute.
Comme le musée le rappelle, cette décision vient après celles équivalentes prises par le Los Angeles County Museum of Art, la National Gallery of Art de Washington ou la Walters Art Gallery de Baltimore...
Ce mouvement est encore timide, mais il se développe de plus en plus rapidement. On attend, en tout cas, qu’il touche la France où l’on en est encore à interdire la photographie dans certains musées...