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Musée des Beaux-Arts de Rouen : Le Temps des Collections
- 1. Jugement dernier, (détail) vers 1500-1510
Église Saint-Vincent,
vitraux
Rouen, Musée des Beaux-Arts
Photo MBA Rouen - Voir l´image dans sa page
C’est dans l’« événementiel » – un gros mot à la mode – que la société de consommation s’épanouit. Or, la culture, désormais considérée comme un bien de consommation, est assez peu adaptée aux deux clés de l’événementiel que sont la nouveauté et la fugacité. Autant dire que les collections permanentes d’un musée, dans cette optique, d’un ennui mortel et que ce sont les expositions temporaires qui aujourd’hui ameutent des masses enthousiastes. Sylvain Amic soulève ce paradoxe : « Plus que jamais sollicitées, les collections des musées déplacent les foules… lorsqu’elles sont montrées à l’extérieur. »
Le Musée des Beaux-Arts de Rouen propose une démarche assez inédite et fort judicieuse afin de remettre ses collections au goût du jour : sur les soixante salles ouvertes aux visiteurs, sept sont consacrées à des expositions-dossiers, avec des œuvres essentiellement issues du fonds permanent. La diversité des sujets abordés permet d’attirer tous les publics, de renouveler le regard sur des objets qui appartiennent à la communauté et font l’identité même du musée, enfin de « rendre visible cet effort permanent de recherche, d’acquisition, de restauration qui, pour demeurer notre activité fondamentale, doit être partagée avec le public ». La durée de ces expositions dossiers est volontairement longue (d’octobre à mai) justement pour contrer cette « forme d’urgence » qui régit l’actualité culturelle. L’expérience sera renouvelée au moins les deux prochaines années. Elle est financée à 90% par des mécènes, le port de Rouen ainsi que la Matmut qui s’est engagée à donner 100 000 euros par an pendant trois ans.
Outre ce financement, l’autre coup de maître de Sylvain Amic est d’avoir fait appel à un « people » pour la scénographie, ce qui a permis d’attirer l’attention du public. Dans chaque salle, Christian…