Contenu abonnés

Moderne Maharajah. Un mécène des années 1930

Paris, Musée des Arts Décoratifs, du 26 septembre 2019 au 12 janvier 2020

C’est une histoire connue, mais qui possède tous les atours de la légende : au début des années 1930, un jeune maharajah épris de modernité (ill. 1) fit le tour de l’Europe, accompagné de son épouse, pour y parfaire sa culture intellectuelle et artistique. Revenu dans sa principauté indienne, il y fit bâtir un palais Art Déco rempli des créations des plus grands designers du XXe siècle. Ce conte de fée exotique s’acheva hélas fort mal : la belle maharani mourut très jeune et leur mythique palais finit vidé et condamné à pourrir sur place. Son contenu, dispersé lors d’une vente aux enchères [1] devenue célèbre, ressurgit de temps à autre sur le marché de l’art où il remporte toujours des prix remarqués.


1. Man Ray (1890-1976)
Le maharajah d’Indore et son épouse, vers 1927
Paris, Centre Pompidou
© ADAGP, Paris, 2019
Photo : RMN-GP/G. Carrard
Voir l´image dans sa page
2. Vue de la dernière salle de l’exposition Moderne Maharajah. Un mécène des années 1930. au Musée des Arts Décoratifs
Photo : Luc Boegly
Voir l´image dans sa page

La grande force de la passionnante exposition (ill. 2) du Musée des Arts Décoratifs de Paris, assurément l’un des temps forts de la saison, est d’incarner enfin cette légende lointaine qu’on se contentait surtout d’imaginer. Puisant pour la première fois dans les archives inédites du bâtisseur du fameux palais conservées à Berlin par la veuve de l’architecte, bénéficiant de prêts prestigieux ainsi que du soutien financier déterminant de la Collection Al-Thani, l’exposition Moderne Maharajah rassemble enfin une partie des témoins dispersés du palais de Manik Bagh, faisant revivre la figure du maharajah Yeshwant Rao Holkar II (1908-1961) et de l’équipe qui l’entourait, en Europe comme à Indore. Bénéficiant d’un casting de rêve, égrenant tous les grands noms de l’Art Déco - Eileen Gray, Jacques-Émile Ruhlmann ou encore Bernard Boutet de Monvel - mais nous faisant aussi découvrir quelques figures peut-être moins connues, comme l’architecte et designer Eckart Muthesius, dont la manifestation constitue aussi la première vraie rétrospective, cette exposition exemplaire qui aligne près de cinq cents pièces se visite volontiers plusieurs fois, car on sait que l’occasion ne se reproduira sans doute pas de sitôt.


3. Man Ray (1890-1976)
Le maharajah d’Indore en tenue de soirée, vers 1927-1930
Paris, Centre Pompidou
© ADAGP, Paris, 2019
Photo : RMN-GP/G. Carrard
Voir l´image dans sa page
4. Man Ray (1890-1976)
La maharani d’Indore en tenue de soirée, vers 1927-1930
Paris, Centre Pompidou
© ADAGP, Paris, 2019
Photo : RMN-GP/G. Carrard
Voir l´image dans sa page

Le parcours de l’exposition, qui se déploie dans la grande nef du musée ainsi que dans les deux enfilades de salles qui l’encadrent, commence par présenter les origines familiales du jeune maharajah, qui accède au trône suite à l’abdication de son père Tukoji Rao Holkar III (1890-1978) en février…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.