Contenu abonnés
Les Tiepolo. Invention et virtuosité à Venise
Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, Cabinet Jean Bonna, du 22 mars au 30 juin 2024.
L’École des beaux-arts de Paris a de la chance : ses savoureux Polichinelles faisant la cuisine (ill. 1) sont heureusement plus sages que ceux que Christie’s cédait tout juste deux jours avant l’ouverture de l’exposition Tiepolo, même si ce délicat dessin inédit ne montrait finalement que la suite logique de l’indigestion de gnocchis chez un des malheureux Polichinelle ayant quelque peu abusé de la fête. Fort heureusement, les visiteurs ne sont pas menacés de gnoccolonità puisque les commissaires de la belle exposition de printemps des Beaux-Arts de Paris ont restreint leur accrochage à une quarantaine de feuilles, dessins et estampes qui nous font redécouvrir les pratiques graphiques de la famille et de l’atelier Tiepolo grâce aux (riches) collections maison.
-
- 1. Giambattista Tiepolo (1696-1770)
Les Polichinelles faisant la cuisine, vers 1735
Plume, encre brune, lavis brun, pierre noire - 22,8 x 38 cm
Paris, École des beaux-arts
Photo : ENSBA - Voir l´image dans sa page
Si celles-ci sont naturellement bien connues et publiées, tout le monde n’a pas eu la chance de profiter de la vaste exposition organisée en 1990 - « Les dessins vénitiens des collections de l’École des beaux-arts » - sous l’égide d’Emmanuelle Brugerolles à qui Hélène Gasnault, qui lui a récemment succédé, rend hommage dès sa préface du catalogue : épaulée par David Guillet, celle-ci avait publié un catalogue de référence qui accompagnait la présentation de ces feuilles à Venise, Stockholm et Paris. On se réjouit en tous cas de pouvoir admirer ces bijoux vénitiens plus de trente ans après leur dernière exposition commune, redécouvrant à l’occasion que l’École des beaux-arts possède désormais dix dessins de Giambattista Tiepolo qui justifient à eux seuls une visite dans l’espace feutré du cabinet Jean Bonna, où la quiétude reste assurée.