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- Laurence des Cars lors de son audition au Sénat
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Les auditions devant les commissions du Sénat ou de l’Assemblée nationale se déroulent toujours selon le même schéma. Après un discours liminaire, la personne auditionnée est interrogée par les parlementaires présents. Mais les questions sont en général groupées, plusieurs sénateurs ou députés les posant à la suite, laissant le soin à l’intervenant de les noter et de répondre en une seule fois.
Cette pratique laisse évidemment toute latitude d’évacuer les questions les plus gênantes, sans que, la plupart du temps, cela semble poser problème aux parlementaires ; nous avons déjà parlé ici des très nombreuses réponses fausses ou approximatives faites par Laurence des Cars devant la Commission culturelle du Sénat. La liste des questions auxquelles elle n’a pas daigné répondre n’est pas moins éclairante. Les voici donc.
Questions de Pierre Ouzoulias (sénateur Communiste) :
– « Qui gère le dossier du plan Nouvelle Renaissance du Louvre ? C’est le président de la République ou c’est la ministre de la Culture ? D’où viennent les arbitrages ? Ils sont donnés rue de Valois ou à l’Elysée ? À Matignon, sans doute pas, mais à l’Elysée, plus probablement. Il y a une question de fond. Quand vous envoyez cette note confidentielle, qu’est-ce que vous avez comme retour de l’un et de l’autre ? »
Cette question - ou plutôt ces questions - sont non seulement pertinentes, mais elles sont évidemment un peu gênantes pour la présidente du Louvre, qui ne veut mettre en difficulté ni la ministre de la Culture, ni le président de la République. Car la réponse est que la première n’a pas vraiment son mot à dire, ou plutôt qu’ayant choisi de soutenir jusqu’au bout Emmanuel Macron, elle suit exactement ses directives. Nous avons déjà expliqué que le projet Nouvelle Renaissance a été imaginé par Laurence des Cars, qui a convaincu le président de la République, et que celui-ci a décidé d’en faire le projet phare de son mandat. Dès le début, lorsque celui-ci a été annoncé, nous avons su, par de nombreux fonctionnaires du ministère, que celui-ci n’avait pas la main sur lui et que tout était géré par l’Élysée. C’est, évidemment, pour cela que la démission mollement proposée par la présidente du Louvre a été refusée. Tous les arbitrages sont faits par Emmanuel Macron lui-même.
– « On aimerait bien savoir si ces 80 millions [nécessaires à la sécurisation du Louvre] viennent de crédits supplémentaires qui vous seront affectés. […] Donc j’en viens à ma question, ces 80 millions, est-ce qu’aujourd’hui vous avez la capacité de les trouver ? Et à quelle échéance, à partir de vos fonds propres ? Ou est-ce qu’il vous faut un budget supplémentaire ? »
Le Louvre ayant beaucoup d’argent, comme nous l’avons dit, en provenance d’Abu Dhabi et du fonds de dotation, il n’est évidemment pas nécessaire d’affecter 80 millions d’euros du budget de l’État à cette destination. On comprend que Laurence des Cars ne veuille pas aborder cette question, qui l’obligerait à rappeler qu’elle dispose d’une trésorerie pléthorique, avec laquelle elle n’a rien fait.
Question de Monique de Marco (sénatrice Écologiste) :
– « Comment justifier aujourd’hui un plan de plus de 800 millions d’euros, transformant le musée en une hyper-attraction touristique pouvant accueillir plus de 12 millions de visiteurs par an ? »
Il est évidemment inutile d’expliquer pourquoi Laurence des Cars n’a pas répondu à cette question, car cela serait reconnaître qu’il n’y a aucune justification à ce projet.
Questions d’Aymeric Durox (sénateur Rassemblement National) :
– « Ce scénario de vol, pourtant évident, avait-il été déjà envisagé par la direction ? Et si oui, existe-t-il des traces écrites de ce travail qui auraient pu permettre à la dite direction ? »
Là encore, la raison de l’absence de réponses de la présidente du Louvre est évidente, celle-ci étant évidemment : non.
– « Des tests de solidité avaient-ils été effectués au vu de la valeur inestimable des pièces entreposées, ce qui semble là aussi évident ? Si oui, existent-ils des traces écrites de ces tests ? »
Comme pour la précédente question, l’absence de réponse est suffisamment éclairante.
Questions de Jacques Grosperrin (sénateur Les Républicains)
– « J’ai entendu que le département Antiquité-Islam, qui a été fait il y a peu de temps, il y a moins de quatorze ans, avait été rénové et qu’il ne demandait pas véritablement une action particulière par rapport à cela. »
Laurence des Cars ne répond pas à cette question que pourtant tout le monde se pose. Pourquoi avoir engagé ce chantier totalement inutile ?
– « Avez-vous véritablement écrit une lettre de démission ? C’est une question importante et je souhaiterais que vous me répondiez par rapport à cela. »
C’est évidemment une question très importante. À laquelle elle n’a pas répondu, car, bien sûr, il n’y a pas eu de lettre de démission (obligatoire pour un fonctionnaire).
Finalement, La Tribune de l’Art donne davantage de réponses (et surtout beaucoup plus fiables) sur cette affaire que ne le fait la présidente du Louvre, même devant la représentation nationale…