Les nouveaux héros. Paul Richer et la sculpture du travail

Nous l’avions largement évoqué sur nos pages, après des années de torpeur, le musée des Beaux-Arts de Chartres échappait de peu à une fermeture définitive en 2017 (voir les articles). La suite des évènements demeurait floue. Le musée, pour lequel un Projet Scientifique et Culturel était en cours de rédaction, resterait ouvert pendant les travaux de rénovation qui commenceraient vraisemblablement en 2019 ou en 2020, pour un budget non rendu public. Six ans plus tard, s’il est effectivement resté ouvert, le musée est toujours en attente de rénovation. Le calendrier des opérations à venir - qui ne devraient toujours pas entraver l’ouverture des lieux - n’est pas plus défini, le programme architectural et muséographique - concernant le palais épiscopal et les réserves externalisées - étant en cours d’élaboration. Changement majeur toutefois, un nouveau directeur, Gregoire Hallé, a été nommé en mars 2021, quittant la supervision de la rénovation du musée des beaux-arts de Draguignan (article à venir) - son premier poste à la sortie de l’INP – pour celle du musée chartrain.

1. Paul Richer (1849-1933)
La Moisson, Salon de 1893
Plâtre - 174,5 x 107,5 x 39 cm
Chartres, musée des Beaux-Arts
Photo : Chartres, musée des Beaux-Arts

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Depuis lors fut entrepris un nécessaire chantier des collections dont résultent des campagnes de restauration ininterrompues depuis 2022. Alors qu’au printemps 2023, l’exposition Trésors révélés [1] présentait au public un panel des tableaux, sculptures, objets d’art et objets ethnographiques récemment restaurés - sur lesquels nous reviendrons dans un prochain article, par ailleurs consacré aux quelques acquisitions récentes faites par la Ville de Chartres -, cette fin d’année révèle un autre corpus qui sommeillait en réserves : l’ensemble des sculptures de Paul Richer qui y était conservé depuis le don consenti par la veuve de l’artiste en 1934. Avec elles sort de l’oubli un artiste aujourd’hui largement méconnu, y compris dans sa ville natale de Chartres qui ne porte que discrètement son empreinte : deux monuments publics à Louis Pasteur et à Gabriel Maunoury.

2. Paul Richer (1849-1933)
Départ pour les champs, Salon de 1897
Plâtre - 221 x 107 x 35 cm
Chartres, musée des Beaux-Arts
Photo : Chartres, musée des Beaux-Arts

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Timidement représenté dans la galerie des médailles du Musée d’Orsay - qui conserve lui aussi une partie du fonds d’atelier de l’artiste donné par sa veuve en 1934 -, second rôle d’expositions thématiques telles Les sculpteurs du travail au musée Camille Claudel (voir l’article) ou Figures du corps aux Beaux-Arts de Paris (voir l’article), Paul Richer n’avait jamais bénéficié d’exposition ou d’ouvrage monographiques pas plus que de travaux universitaires. Premier livre sur l’artiste, le catalogue publié dans le cadre de l’actuelle exposition, grâce au soutien des Amis du musée, de l’entreprise SOPREMA, de la Galerie de…