Le Premier ministre s’est donc livré à son exercice favori : dire aux Français ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire. Nous ne discuterons évidemment pas des restrictions annoncées, ou prolongées, qui ne concernent pas le patrimoine ou les musées, ce n’est pas ici le lieu.
En revanche, nous pouvons parler du report de l’ouverture des musées et des monuments historiques au mardi 5 janvier, une mesure qui n’est justifiée par rien. Qui peut penser qu’un musée ou un monument, dont les jauges sont sévèrement régulées et qui, de toute façon, n’accueillent qu’un nombre de visiteurs restreints en l’absence de touristes étrangers, puissent être des foyers de contamination ?
Jean Castex a justifié la fermeture prolongée des bars et des restaurants par des études montrant qu’ils étaient des lieux où le virus pouvait circuler rapidement. Mais où sont celles qui diraient la même chose pour les musées, ou même pour les cinémas ou les théâtres ? Nulle part bien entendu, car tous les spécialistes s’accordent pour admettre que ce n’est pas le cas. On peut donc fréquenter les magasins, s’entasser dans les transports en commun, mais pas se cultiver.
Une chose est sûre : nul doute que cette prolongation de la fermeture des musées ne perturbera pas nos dirigeants, qui depuis le début de cette crise montrent qu’ils n’en ont vraiment rien à faire, et que ce qui est essentiel pour nous ne l’est pas pour eux.