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Les Mays de Notre-Dame de Paris 1630-1707
Auteur : Delphine Bastet.
L’ouvrage était, bien sûr, prévu avant que la cathédrale Notre-Dame ne s’embrase. Et l’indifférence que les journalistes et les observateurs pratiquèrent vis à vis du sort que les toiles auraient pu connaître témoigne de son caractère indispensable : les Mays de Notre-Dame, l’un des ensembles majeurs de la peinture française du XVIIe siècle, restent fort peu connus en dehors des spécialistes. L’histoire, il est vrai, en est mouvementée, et ce livre la raconte de manière très précise : certains tableaux disparurent au cours du XVIIIe siècle pour des raisons difficiles à cerner, les autres furent enlevés de la cathédrale au moment de la Révolution, quelques-uns gagnèrent le Louvre, d’autres furent vendus ou envoyés dans d’autres églises, une partie d’entre eux finit par revenir dans l’édifice et ils furent installés dans les chapelles où, il y a peu encore, on les voyait mal car ils étaient peu éclairés et les chapelles souvent difficilement accessibles. Le Louvre n’en expose plus que deux et en conserve six autres roulés en réserves (ill. 1), tandis que quatorze furent envoyés à Arras en 1938, dont seuls sept seront finalement exposés au public dans une salle spécialement aménagée pour eux (ill. 2) et plusieurs autres grands formats de la même époque. Sept demeurent donc en réserves… Sur les 76 tableaux peints entre 1630 et 1707 à raison d’un par an (sauf en 1683 et 1694), deux ont été détruits par faits de guerre (Strasbourg en 1870, Saint-Cyr-l’École en 1944), 22 sont perdus (mais seront pour certains peut-être un jour retrouvés comme ce fut le cas récemment pour celui de 1698 - voir la brève du 3/4/21), quatorze sont à Notre-Dame, quatorze au musée d’Arras, six au Louvre, quatre dans des musées en province (Toulouse, Rouen, Marseille et Clermont-Ferrand), onze dans d’autres édifices religieux hors de Paris et un en Angleterre (Wardour Castle dans le Wiltshire).