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Les décors de Luca Giordano en Espagne
Luca Giordano a séjourné en Espagne pendant 10 ans, de 1692 à 1702. Le nombre et l’importance des décors muraux qu’il y a réalisé justifie pleinement son surnom de Fa Presto. Par chance, une grande partie de ces œuvres sont encore conservées, toutes à Madrid ou à proximité, et il suffit pour les admirer toutes de passer trois jours dans la capitale espagnole.
Le premier jour pourra être consacré à Madrid même. On y verra d’une part le plafond peint vers 1697 pour le Casón du Buon Retiro, qui faisait autrefois partie du Palais du Buen Retiro construit par Philippe IV dans les années 1630 et aujourd’hui détruit, d’autre part le décor de San Antonio de los Alemanes (autrefois San Antonio de los Portugues) qui date des années 1698-1700.
Le plafond du Casón (ill. 1) subsiste même si le décor des murs a disparu. Aujourd’hui, ce bâtiment qui se trouve juste à proximité du Musée du Prado, et qui en dépend, abrite la bibliothèque ce qui en rend la visite possible sur rendez-vous.
Bien que connu sous le titre de L’Allégorie de la Toison d’Or, il s’agit en réalité d’une iconographie beaucoup plus complexe qu’il serait sans doute plus juste d’appeler l’Apothéose de la Monarchie Espagnole. Il s’agit d’une immense composition (20 m sur 12) peinte d’un seul jet mais où l’on peut voir différentes histoires. L’épisode lié à la Toison d’Or lui même n’est présent que sur le côté est de la salle où l’on voit la fondation de l’ordre de la Toison d’Or, le plus élevé des grades de la chevalerie en Espagne. Giordano mêle à l’histoire des Argonautes la figure d’Hercule. Du côté ouest, on voit la Majesté de l’Espagne, tandis qu’aux quatre coins du plafond sont représentés les différents Âges de l’Humanité (l’Âge d’or, l’Âge d’argent, l’Âge de bronze et…