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Les chevaux du roi

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Les chevaux du roi. Les chevaux de Marly, chefs-d’oeuvre de l’art équestre

Musée du Domaine royal de Marly, du 7 juin au 3 novembre 2024

Il fallait « en être », avoir son nom couché sur la liste des invités pour montrer qu’on avait la faveur du roi. Car Louis XIV ne conviait à Marly que ses amis, du moins au début. Par la suite, l’invitation au château devint une récompense pour les bons serviteurs, le présage d’une promotion politique et administrative. Louis XV garda l’habitude de dresser des listes d’invités triés sur le volet, mais il ouvrit aussi les lieux aux visiteurs d’un jour : ceux qui n’avaient pas le sésame pour loger dans les pavillons, mais qui obtenaient la permission d’accéder au salon du roi avaient pour surnom « les salonistes », ou plus narquois, « les polissons ».
Saint-Simon décrivit Marly comme un « repère de serpents, de charognes, de crapauds et de grenouilles. » Mais si le château était l’antre des courtisans et autres bêtes rampantes, il était aussi le paradis des chevaux, réels et mythologiques, bichonnés, bouchonnés, peints, sculptés : le genet d’Espagne avait la préférence de Louis XIV et le pur-sang anglais l’affection de Louis XV, Pégase surgissait dans le marbre et derrière les buissons du parc, tandis que les chevaux du char d’Apollon galopaient sur les frontons du château.


1. Herman Van Loon (vers 1650- vers 1701)
et Nicolas de Fer (1646-1720)
Plan général de Marly, 1705
Eau-forte, aquarelle et rehauts de gouache - 38,5 x 27 cm
Le Pecq, collection particulière
Photo : bbsg
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Le musée du Domaine royal de Marly, ancien musée-promenade, a rouvert ses portes en 2020. Une inondation en 2016 avait entraîné sa fermeture et d’importants travaux de rénovation. À sa tête depuis 2022, Karen Chastagnol propose à l’occasion des Jeux Olympiques, une exposition sur le cheval, en écho à celles de Versailles [1] et d’Écouen [2]. Il s’agit de montrer à travers des œuvres variées comment l’animal est étroitement lié à l’histoire de Marly, sous les trois règnes de Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI. Des plans d’architecture (ill. 1) permettent d’évoquer non seulement le château - détruit au début du XIXe siècle - mais aussi ses différentes infrastructures équestres. Des peintures (ill. 2) et des sculptures témoignent de l’importance du cheval dans l’iconographie des décors ; des selles, des bottes, des mors ou encore des étriers évoquent la pratique de l’équitation (ill. 3). Une petite figurine de hussard en métal argenté, retrouvée - dans les latrines - lors de fouilles archéologiques de 2015, permet de poursuivre l’histoire après le départ de Louis XVI : elle rappelle en effet le détachement à Marly de 300 ou 400 hussards du cinquième régiment, unité de cavalerie de l’armée française créée sous la Révolution.


2. Pierre-Denis Martin, dit Martin le Jeune (1663-1742)
Départ de chasse du château de Marly, vers 1720-1730
Huile sur toile - 118 x 179,4 cm
Marly-le-Roi, Musée du Domaine royal de Marly
Photo : bbsg
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Avant la construction du château, Marly était un…

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