Les Alpes, une frontière ?

C’était en 2012 : les plans-reliefs faisaient l’objet d’une exposition très médiatisée et très coûteuse au Grand Palais. Nous écrivions alors un article : « Musée des Plans-Reliefs : une exposition. Après elle, le déluge ? ». Nous nous y interrogions sur l’intérêt d’une exposition dont nous prévoyions qu’elle ne déboucherait sur rien et qui n’a débouché sur… rien. Si des moyens ont été accordés par le ministère de la Culture au musée qui a pu mener des travaux de restauration et de muséographie, si celui-ci reçoit toujours un nombre non négligeable de visiteurs (170 000 par an), ses collections - pour celles qui n’ont pas été envoyées à Lille - sont toujours en réserves, et les espaces vides théoriquement prévus pour accueillir une grande partie d’entre elles sont toujours en attente d’un hypothétique projet (ill. 1).

1. Les anciennes salles d’exposition des plans-reliefs autour de la cour d’honneur des
Invalides, toujours en attente de l’agrandissement du musée
Photo : Didier Rykner

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Le Musée des Plans-Reliefs est un peu le mal-aimé des musées nationaux. Bien qu’il soit abrité par l’Hôtel des Invalides, son existence et ses activités y sont peu visibles, notamment en raison de la présence écrasante du Musée de l’Armée. Il semble d’ailleurs que celui-ci aimerait bien faire main basse sur les collections des plans-reliefs et fondre les deux établissements en une seule entité. Une idée qui paraît peu compatible avec la conservation comme un ensemble d’une collection royale déjà fortement malmenée par l’histoire. D’autant que les plans-reliefs, s’ils comportent une importante composante militaire, n’ont pas été créés uniquement dans cet objectif.
Quoi qu’il en soit, les espaces d’exposition encore disponibles sont très convoités par le musée de l’Armée. Il est pourtant urgent de les rendre à leur fonction antérieure, la présentation des plans-reliefs, qu’ils ont assurée entre 1777 et le début des années 1980 au moment…