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Les acquisitions du Louvre Abou-Dhabi
- 1. Paul Gauguin (1848-1903)
Les enfants luttant, 1888
Huile sur toile - 93 x 73 cm
Abou-Dhabi, Louvre-Abou-Dhabi
Photo : Wikimedia - Voir l´image dans sa page
Nous verrons bientôt à Paris l’exposition qui a lieu actuellement à Abou-Dhabi, mais le catalogue qui l’accompagne permet désormais d’avoir une bonne idée de la politique d’acquisition de France-Muséums.
Nous l’avons déjà dit : que l’on soit pour ou contre ce projet, il a été signé et doit désormais être mené de la manière la moins mauvaise possible pour toutes les parties. Sur le plan des acquisitions, l’émirat était ainsi censé bénéficier du savoir faire des conservateurs français et nous avions dénoncé la confusion des genres que cela faisait régner : aucun autre pays dans le monde ne laisse ses conservateurs acquérir des œuvres pour un musée étranger. Il fallait être particulièrement attentif à ne pas faire d’achats qui priveraient les musées français d’œuvres importantes susceptibles d’y entrer un jour.
Le Louvre Abou-Dhabi sera donc un « musée universel ». L’absurdité d’une telle ambition a souvent été soulignée : même en y mettant des moyens illimités, il serait à peu près impossible d’y parvenir, alors que les plus grands chefs-d’œuvre sont en grande partie conservés déjà dans des musées, et que certains artistes sont introuvables sur le marché. Le premier conseil qu’auraient dû donner le Louvre et France-Muséums à Abou-Dhabi était de restreindre son ambition et de se fixer quelques axes de développement ce qui, à l’arrivée, aurait permis d’aboutir à un ensemble à la fois plus cohérent et plus intéressant.
Car le rassemblement d’œuvres ici publié tient davantage de l’auberge espagnole que du musée. A l’ère du zapping, on a une nouvelle fois une illustration de ce concept dans le domaine de l’histoire de l’art.