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Le trait de la séduction. Dessins de l’école de Fontainebleau
Chantilly, Musée Condé, du 7 août au 7 novembre 2021.
Les collections du Musée Condé sont décidément inépuisables. On connaît bien son riche fonds de la Renaissance italienne qui a beaucoup été montré ces dernières années. On sait moins qu’il conserve un ensemble remarquable de dessins de l’École de Fontainebleau dont les principales lacunes sont Rosso Fiorentino, un artiste dont les feuilles de sa période française sont excessivement rares, et Luca Penni. Ce goût pour ces artistes n’est guère étonnant comme l’explique Mathieu Deldicque dans l’excellent texte d’introduction du catalogue, qui synthétise notamment de manière très claire le développement de cette école : le duc d’Aumale se voulait l’héritier d’Anne de Montmorency qui les avait fait travailler.
- 1. Francesco Primaticcio (1504-1570)
Danaë
Plume et encre brune, lavis brun, rehauts de gouache blanche - 22,4 x 32,6 cm
Chantilly, Musée Condé
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
L’exposition du cabinet des arts graphiques commence avec une salle éblouissante, entièrement consacrée au Primatice. Un seul dessin pour la galerie François Ier, un modèle pour la fresque de Danaë fécondée par Jupiter sous la forme d’une pluie d’or (ill. 1), est conservé à Chantilly, mais cette figure, comme l’indique le cartel, « définit le canon féminin emblématique de l’école de Fontainebleau ».
Plusieurs autres feuilles préparent le décor de la galerie d’Ulysse, aujourd’hui disparue. Deux d’entre elles (ill. 2 et 3), également des dessins de présentation, très aboutis, montrent une évolution de l’art de Primatice, marqué par Michel-Ange notamment, qu’il avait pu étudier lors d’un voyage à Rome en 1540-1541 où l’avait envoyé François Ier.
- 2. Francesco Primaticcio (1504-1570)
Vertumne et Pomone
Plume et encre brune, lavis brun, rehauts de gouache blanche - 15 x 20,5 cm
Chantilly, Musée Condé
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page