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Le Salon du dessin de retour au printemps
- 1. Albertus Jonas Brandt (1788-1821)
Malva, vers 1816
Aquarelle sur traits de crayon - 35,2 x 28,1 cm
Paris, Fondation Custodia, Collection Frits Lugt
Photo : Onno van Seggelen Fine Arts - Voir l´image dans sa page
Ce n’est pas sans émotion que l’on redécouvrait la plus belle feuille (ill. 1) de la précédente édition du Salon du dessin : proposée en mai 2022 par le marchand néerlandais Onno van Seggelen, celle-ci fut aussitôt acquise par le regretté Ger Luijten, directeur de la Fondation Custodia brutalement décédé en décembre dernier (voir la brève du 20/12/22). La foire a très élégamment souhaité s’associer aux nombreux hommages rendus à cette personnalité chaleureuse, fidèle des allées du Salon du dessin dont il prenait part chaque année au vetting. Aux côtés de la grande feuille de Brandt, une jolie sélection d’œuvres témoigne de son goût subtil : on admire ainsi la délicate Huppe fasciée d’Antoine Berjon, qui se dresse non loin de la jolie gouache de Josephus Augustus Knip représentant la maison de Buffon au Jardin des Plantes. S’il faut, bien sûr, regretter la disparition du stand que la foire consacrait ici même à quelques dessins anonymes voici encore quelques années, singularité appréciable du Salon du dessin, on ne peut que se réjouir de cette invitation à l’une des institutions européennes les plus dynamiques dans le domaine des arts graphiques.
- 2. Alessandro Allori dit Il Bronzino (1535-1607)
Deux Âmes entre un ange et un démon, vers 1560
Pierre noire - 26 x 9,5 cm
Paris, Galerie Terrades
Photo : Galerie Terrades - Voir l´image dans sa page
Les musées font bien sûr partie des clients privilégiés de la foire, qui continue à attirer des conservateurs venus du monde entier, qui se pressaient dès le vernissage aux côtés des collectionneurs avides de découvertes renversantes. La première feuille que nous avons remarquée cette année en fait naturellement partie : proposé sur le stand de la Galerie Terrades, ce dessin (ill. 2) d’Alessandro Allori n’a guère tardé à trouver preneur. Élève et fils adoptif de Bronzino, l’artiste florentin étudia avidement les fresques de Michel-Ange à la chapelle Sixtine, d’où est issue cette composition verticale dont le mouvement est accentué par la main du dessinateur. Comme le précise la notice transmise par la galerie, il ne s’agit en effet pas d’une stricte copie, Allori réinterprétant un motif tiré du Jugement dernier, où un ange essaie de tirer vers le paradis deux âmes qu’un démon s’emploie à faire chuter.
- 3. Raymond Lafage (1656-1684)
L’Ombre de Samuel apparaissant à Saül chez la pythonisse d’Endor
Plume et encre brune, lavis gris - 35 x 34 cm
Paris, Jean-Luc Baroni & Marty de Cambiaire
Photo : Jean-Luc Baroni & Marty de Cambiaire - Voir l´image dans sa page
Tiré du premier livre de Samuel, L’Ombre de Samuel apparaissant à Saül chez la pythonisse d’Endor reste un sujet biblique, mais cet épisode vétérotestamentaire n’est vraisemblablement…