Le retour gagnant du Festival de l’histoire de l’art

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Il y un an, nous écrivions un éditorial très critique sur la programmation du Festival de l’histoire de l’art, auquel pour la première fois nous ne nous étions pas rendu à cause des conférences peu attractives. Nous pensions néanmoins que le programme de 2025 était « plutôt prometteur ».
Maintenant que nous en connaissons le détail, cette hypothèse est heureusement avérée : le Festival a tiré les leçons de ses deux dernières éditions plutôt ennuyeuses (car 2023 était déjà passablement rébarbatif).

Cette année, non seulement le thème est réellement lié à l’histoire de l’art - « le vrai et le faux » - mais il y a à nouveau une grande variété dans les conférences proposées où chacun devrait trouver son bonheur. Comme naguère, nous sommes partagé entre plusieurs sujets différents qui ont lieu au même moment, ce qui est peut-être un peu frustrant, mais beaucoup moins que de n’avoir rien d’intéressant à se mettre sous la dent.

Nous avons ainsi sélectionné quelques événements qui, s’ils nous plaisent, devraient plaire aux lecteurs de La Tribune de l’Art. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle démontre la richesse d’un programme qui ne se complait pas - autre point positif - dans le wokisme ambiant comme nous l’avions regretté en 2023 (voir l’article).

 Dès le vendredi 6 juin à 10 h, des étudiants de l’École du Louvre présenteront le travail accompli lors d’un séminaire intitulé « Valorisation et médiation du patrimoine : le patrimoine religieux du Pays de Fontainebleau ». De l’histoire de l’art de terrain donc, qui fera nous l’espérons découvrir des œuvres méconnues conservées dans des églises de Seine-et-Marne.
 À 14 h ce même jour, un débat que nous attendons avec impatience parlera d’un sujet très présent actuellement : « la recherche de provenance ». Il faut espérer qu’on y abordera la question des excès que l’on peut parfois constater, certains pensant que les objets sont nés avec une puce permettant de les tracer jusqu’à aujourd’hui et qu’un objet sans provenance est forcément problématique.
 La table-ronde précédente se terminant à 15 h 30, nous aurons un premier dilemme : aller jusqu’au bout et manquer la fin, ou ne nous rendre à la table-ronde sur les acteurs du marché de l’art et la question du faux qu’à partir de 15 h 30 et manquer le début ?
 Celle-ci se terminant à 16 h, nous sommes assuré quoiqu’il en soit de pouvoir assister à toute la conférence sur la sculpture en terre cuite du Maine.
 Et pour conclure la journée nous resterons dans le domaine de la statuaire en assistant à 17 h à une table-ronde sur la base de données des sculptures allemandes dans les musées français.

Le programme du samedi est encore plus riche si cela est possible. Voilà notre choix, parfaitement subjectif :

 À 10 h on ne saura que choisir entre une conférence de pure histoire de l’art (L’art autrichien autour de 1500) et une conférence au sujet de l’authenticité des restaurations au château de Fontainebleau (et tous les problèmes déontologiques qui peuvent se poser).
 À 11 h 15 nous nous rendrons certainement à une table-ronde sur la question du « vrai et du faux sous l’angle patrimonial ».
 De 12 h 30 à 13 h 30, une conférence parlera des faux dessins de Fragonard produits dans les années 1950-1970.
 Nous commencerons l’après-midi par une hésitation : aller encourager les candidats de « ma thèse en 180 secondes », souvent brillants, mais un événement qui dure en tout deux heures et demie, ou aller écouter l’expert Éric Turquin parler de son expérience du faux « maladie du marché de l’art… » ?
 Et à 16 h (tant pis pour la fin de « ma thèse en 180 secondes »), nous irons écouter Pierre Rosenberg parler de quelques questions d’attribution concernant Nicolas Poussin.
 Le dernier événement du samedi auquel nous nous rendrons probablement, à 17 h, sera un débat entre élèves conservateurs sur la question du vrai et du faux.

Le dimanche enfin :

 à 10 h une conférence sur les faux au cabinet des Arts graphiques du Louvre,
 à 11 h une présentation par Éric de Chassey et Harry Bellet du livre de ce dernier Faussaires illustres dont il vient de publier une édition enrichie ; nous avions lu la précédente, excellente et dont nous avions rendu compte ici, mais nous n’avons pas encore lu celle-ci.

L’après-midi, le programme nous passionne un peu moins, ce qui ne veut pas dire qu’on n’y trouve rien d’intéressant, comme par exemple la réflexion sur les photographies générées par intelligence artificielle, cette dernière étant d’ailleurs un sujet abordé dans plusieurs autres conférences. Cela nous permettra de prendre un peu de temps pour revoir le château ou flâner dans les allées du salon du livre d’art dont on espère qu’il sera un peu plus riche que lors des deux éditions précédentes.

Nous aurions pu encore citer beaucoup d’autres conférences ou tables-rondes attrayantes. Incontestablement, l’organisation du Festival de l’histoire de l’art a tenu compte des critiques des éditions précédentes et on ne peut que lui en savoir gré. Celui-ci nous manquait.

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