- Île de Bercy dite aussi île aux Oiseaux
Site où était prévu l’aménagement de la baignade
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
9/3/18 - Patrimoine - Paris, lac Daumesnil - Même s’il est présenté par la mairie de Paris comme un simple report [1], nous pouvons confirmer selon nos informations que l’abandon du projet destructeur de création d’une aire de baignade dans le lac Daumesnil (voir notre article) est en réalité définitivement abandonné, en tout cas pour cette mandature.
Cette décision repose sur trois arguments de nature différente, mais principalement politiques :
– La maire du XIIe arrondissement, Catherine Baratti-Elbaz, même si elle ne s’est pas exprimée formellement contre ce projet, était en privé opposée à celui-ci et menaçait de faire voter le Conseil d’arrondissement.
– Les habitants du XIIe - ainsi d’ailleurs que tous ceux qui se sont exprimé lors de l’enquête publique - y étaient très majoritairement opposés. Le risque pour Anne Hidalgo était trop grand, à deux ans des élections, et dans un contexte très défavorable pour la maire de Paris, de faire basculer l’arrondissement. Celui-ci est en effet un des arrondissements clés de la capitale, l’un des rares qui ne soit pas profondément marqué à gauche (comme le XIXe ou le XXe) ou à droite (comme le VIIe et le XVIe). Mécontenter les électeurs du XVIe ne gêne pas du tout Hidalgo qui sait fort bien qu’elle y sera toujours fortement minoritaire. En revanche, le risque était trop grand avec ceux du XIIe.
– Les élus écologistes étaient également contre ce projet fortement destructeur et auraient risqué de la mettre en minorité au Conseil de Paris dans l’hypothèse la plus crédible où la droite aurait également voté contre.
– Par ailleurs, il est exact que les contraintes techniques de ce projet le rendent quasiment impossible à réaliser, notamment en raison de la forte concentration de renards qui risquent de transmettre, via l’eau qu’ils contaminent avec leur urine, une maladie mortelle pour l’homme appelée « échinococcose alvéolaire » ; les aménagements pour éviter cela (consistant à trouver des solutions pour empêcher les renards d’accéder au lac) se révélant trop lourds, trop coûteux et trop néfastes pour l’environnement.
Sans le risque politique avéré, il est cependant probable qu’Anne Hidalgo, qui n’a pas l’habitude de reculer sur les projets qu’elle décide, aurait poursuivi cette folie envers et contre tous. Il est néanmoins certain désormais que la baignade dans le lac Daumesnil ne pourra se faire avant la fin de la mandature, et que cette idée est probablement définitivement enterrée.
Il reste que n’importe quelle personne sensée aurait pu aboutir à ce résultat avant de lancer des études qui ont certainement coûté plusieurs centaines de milliers d’euros pour rien. Un nouveau fiasco pour la maire de Paris qui les accumule ces dernières semaines.