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Le printemps de la Renaissance. La sculpture et les arts à Florence 1400-1460
Paris, Musée du Louvre, du 26 septembre 2013 au 6 janvier 2014.
L’exposition avait auparavant été présentée à Florence, au Palazzo Strozzi.
Même pour les visiteurs habitués aux grandes manifestations culturelles, la réunion de chefs-d’œuvre absolus que le musée du Louvre propose actuellement dans son exposition « Le Printemps de la Renaissance » est assez extraordinaire.
- 1. Lorenzo Ghiberti (1378 ou 1381-1455)
Le Sacrifice d’Isaac, 1401-1402
Bronze partiellement doré - 44 x 38 x 10,5 cm
Florence, Museo del Bargello
Photo : Lorenzo Mennonna, courtesy of
Italian Ministry for Cultural Heritage and Activities - Voir l´image dans sa page
- 2. Filippo Brunelleschi (1377-1446)
Le Sacrifice d’Isaac, 1401-1402
Bronze partiellement doré - 41,5 x 39,5 x 9 cm
Florence, Museo del Bargello
Photo : Lorenzo Mennonna, courtesy of
Italian Ministry for Cultural Heritage and Activities - Voir l´image dans sa page
Qu’on en juge. Il y a, tout d’abord, les sculptures de la première moitié du XVe siècle les plus célèbres des collections florentines, et notamment du musée national du Bargello, à commencer par les deux reliefs réalisés entre 1401 et 1402 par Lorenzo Ghiberti et Filippo Brunelleschi (ill. 1 et 2) pour le concours destiné à choisir un artiste capable de décorer la seconde porte de bronze du Baptistère florentin. Dans tous les manuels d’histoire de l’art, ces deux vantaux ouvrent immanquablement le chapitre sur la Renaissance italienne – un peu à raison, beaucoup à tort, mais peu importe. D’autres pièces somptueuses sont également venues de Florence, comme deux monumentales statues réalisées pour l’église d’Orsanmichele (ill. 3 et 4) par Donatello et Ghiberti (cette dernière n’étant habituellement visible, au musée d’Orsanmichele, que les lundis après-midi), mais aussi le remarquable soubassement d’autel de marbre à strigiles plus vrais que l’Antique (ill. 5), autrefois dans l’église de la Santissima Annunziata et attribué à Pagno di Lapo Portigiani et Michelozzo. S’ajoutent à ce bouquet florentin des œuvres phares du musée du Louvre, qui a convoqué une bonne part de son fonds de sculptures, ainsi que certains objets d’art (la galerie Donatello n’est cependant pas vide, tandis qu’on verra avec profit quelques bronzes donatelliens restés dans l’aile Richelieu). Les musées français ont été mis à contribution, à commencer par celui de Lille qui a prêté son Festin d’Hérode de Donatello. Les plus grandes institutions étrangères n’ont pas voulu être en reste : le Bode-Museum de Berlin s’est défait de son œuvre la plus célèbre, la Madone Pazzi de Donatello, tandis que le Victoria and Albert Museum de Londres a dépêché sa Madone Chellini due au même sculpteur ; la National Gallery of Art de Washington a concédé quant à elle sa remarquable – autant que mystérieuse – Madone Kress, fraîchement restaurée (ill. 6)… La conclusion est évidente : allez-y, et surtout retournez-y. Comme la sculpture est décidément moins populaire que la peinture, l’exposition n’est pas surchargée : voici assurément une occasion à ne pas manquer.