1/8/07 – France – Politique des musées – C’est, hélas, une nouvelle bataille qui va devoir s’engager sur le front des musées français, et malheureusement celle-ci était prévue depuis longtemps. Dans la lettre de mission remise aujourd’hui au Ministre de la Culture Christine Albanel, Nicolas Sarkozy écrit en effet : « [Vous] engagerez une réflexion sur la possibilité pour les opérateurs publics d’aliéner des œuvres de leurs collections, sans compromettre naturellement le patrimoine de la Nation, mais au contraire dans le souci de le valoriser au mieux. » Nous ne reviendrons pas dans cette brève sur les arguments qui militent fortement contre ce scandale que serait la fin de l’inaliénabilité des œuvres des musées (voir notamment notre éditorial du 17/2/07). Il est clair néanmoins qu’il faudra la mobilisation de tous pour s’y opposer. Rappelons qu’il y a encore quelques semaines, la directrice des Musées de France (toujours en poste) et le président du Louvre se déclaraient formellement opposé à cette idée. Espérons qu’ils ne varieront pas dans cette position de principe.
Signalons tout de même que dans cette lettre de mission se trouve malgré tout un point positif puisqu’est évoquée la possibilité de mettre en place un enseignement obligatoire à l’histoire de l’art.
P.S. Deux lecteurs nous ont fait remarquer que la réflexion pourrait bien ne concerner que les œuvres des FNAC et des FRAC, puisque la phrase complète d’où est tirée notre citation est : « Vous étudierez la pertinence de l’organisation des commandes d’art (FNAC et FRAC) et engagerez une réflexion sur la possibilité pour les opérateurs publics d’aliéner des œuvres de leurs collections, sans compromettre naturellement le patrimoine de la Nation, mais au contraire dans le souci de le valoriser au mieux. » Il est vrai que cette interprétation est possible, mais ce n’est qu’une interprétation parmi d’autres. Les « opérateurs publics » ne sont pas ici clairement définis comme les FNAC et les FRAC, sinon le terme employé aurait été « ces opérateurs publics ». Mettre en place des exceptions à l’inaliénabilité serait, quelles que soient les œuvres concernées, une première très regrettable qui pourrait servir de précédent.
P.S. 2 : un projet de loi a été déposé par un député (voir brève du 15/10/07)