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Le Palazzo de Venaria Reale près de Turin
- 1. Venaria Reale
Vue générale de la ville
Photo : Service de presse - Voir l´image dans sa page
En 1819, la paix revenue, un éditeur de Turin faisait imprimer un épais guide de sa ville, afin d’initier les « étrangers » aux curiosités de la capitale piémontaise. Rédigé par un certain Modesto Vittore Paroletti, il était proposé en français, langue « généralement cultivée » par les visiteurs du temps… Les palais de la couronne de Savoie y bénéficient d’un traitement de faveur bien compréhensible, ceux auxquels on peut accéder et ceux dont il faut faire son deuil : « Ce n’est plus à la Vénerie que le voyageur doit aller voir le superbe château qui portait ce nom, autant [avant] qu’il ne sera rétabli des coups que lui ont portés les sinistres de la guerre ; il doit chercher à le connaître dans l’ouvrage publié en 1674, par le célèbre comte Amédée de la Castellamonte, intitulé Venaria Reale (ill.1), où cette maison de plaisance et de chasse est représentée dans tous ses aspects, et avec toutes les décorations, statues, tableaux et jardins. » Quant à ces dégradations déplorables, Paroletti n’oubliait pas de les attribuer, pour une bonne part, aux armées de Louis XIV et aux années de l’occupation napoléonienne. Un champ de ruines, voilà ce que les Français avaient laissé après leur départ. La Couronne restaurée aurait pu, geste symbolique, relever son ancienne Vénerie, elle n’en fit rien. On abandonna sa carcasse aux militaires jusqu’en 1945. Commence alors la période la plus critique, l’édifice étant livré à l’incurie et au vandalisme. En 1961, sursaut national, en raison du centenaire de l’Unité italienne, des fonds sont alloués pour restaurer quelques-uns des espaces de représentation, notamment la Grande Galerie conçue par Juvarra. Mais il fallut attendre 1998 pour que s’esquisse enfin un plan de sauvetage global et efficace. Entre 2004 et 2007, le palais a été réouvert par étapes.