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Le musée de Louvain acquiert plusieurs sculptures du XVIe siècle
27/9/22 - Acquisitions - Louvain, M Museum Leuven - Plusieurs œuvres brabançonnes, sculptées dans le bois au début du XVIe siècle, ont enrichi le Musée de Louvain. Saint Arnoul tout d’abord vient étoffer le corpus d’Hendrik Roesen (ill. 1). Adjugée 23 400 euros (frais inclus) lors de la vente Pierre Bergé du 23 juin 2021, cette statue était alors attribuée par les experts de la vente à Jan I Borman - actif à Bruxelles de 1479 à 1520 - et rapprochée d’un buste de saint Arnoul par ce même artiste, conservé au musée communal d’Archéologie d’Art et d’Histoire de Nivelles.
- 1. Hendrik Roesen (actif vers 1500-1525)
Saint Arnoul de Metz
Chêne - H. 76,7 cm
Louvain, M Museum Leuven
Photo : M Museum Leuven - Voir l´image dans sa page
Elle serait en réalité l’œuvre de Roesen, artiste du gothique tardif dont on ne sait pas grand chose, sinon qu’il fut actif à Louvain entre 1500 et 1525 et qu’il produisit essentiellement des sculptures religieuses en bois, admirées pour la finesse de leurs détails.
Saint Arnoul porte ici à la fois une armure et une chape épiscopale afin d’évoquer sa double charge laïque et religieuse : issu de la noblesse franque, il représenta l’autorité royale en Austrasie, fut conseiller des souverains mérovingiens Théodebert et Clotaire II, et s’opposa à la reine Brunehaut. L’un de ses deux fils compta parmi ses descendants un certain Charlemagne. En 613, Clotaire II devint roi des Francs et Arnoul évêque de Metz ; il fut aussi le précepteur du jeune Dagobert et, lorsque celui-ci monta sur le trône en 629, choisit de se retirer près du monastère de Remiremont, fondé par son ami saint Romaric, achevant ainsi sa vie en ermite. L’histoire veut que, passant sur un pont de la Moselle, il jeta dans le fleuve son anneau épiscopal et pria Dieu de le lui rendre quand ses péchés seraient pardonnés. Quelque temps après, l’anneau fut retrouvé dans l’estomac d’un poisson.