- William Parry (1742-1791)
Portrait d’Omai, Joseph Banks et le
Dr Daniel Solander, vers 1775-1776
Huile sur toile - 152,5 x 152,5 cm
Londres, National Portrait Gallery
Whitby, Captain Cook Memorial Museum
Cardiff, National Museums & Galleries of Wales - Voir l´image dans sa page
30/1/05 - Politique culturelle - Angleterre - Le ministre de la culture anglais, Estelle Morris, a lancé un appel d’offre pour l’écriture d’un rapport sur les musées appelé : « Comprendre le futur : les musées et la vie au XXIe siècle ». Cet appel d’offre et les communiqués qui l’ont accompagné montrent que la tendance actuelle à la délocalisation des œuvres d’art est également une tentation pour les politiques anglais.
L’acquisition, en 2002, du Portrait d’Omai, Joseph Banks et le Dr Daniel Solander* de William Parry (ill.) est ainsi mise en avant comme un exemple de ce qu’il convient de faire [1]. Or, ce tableau a été acheté conjointement par trois musées, la National Portrait Gallery de Londres, le Captain Cook Memorial Museum et le National Museums & Galleries of Wales, ce qui impliquera à l’avenir qu’il soit régulièrement déplacé d’un établissement à l’autre avec les risques que cela comporte. On lit dans l’appel d’offre : « les acquisitions faites en commun sont des moyens de développer et de gérer stratégiquement les collections [...] C’est une solution possible qui présente des bénéfices évidents. Au delà de l’utilisation efficace de ressources limitées, il peut aider à élargir l’audience et l’accès ». On lit également l’interrogation suivante [2] : « Comment les musées doivent-ils développer et utiliser leurs collections pour mieux servir les intérêts de toute la population ? Est-ce que ceci doit inclure de céder leurs collections à d’autres, y compris hors des musées ? » Le ministre a déclaré par ailleurs : « Il faut faire sortir le centre de gravité de la culture de Londres » [3].
Selon un article publié sur le site Internet de la BBC, deux musées ont réagi aux déclarations du ministre. Le British Museum affirme ainsi que « tous les objets importants sont visibles par le public ». « Les autres n’ont d’intérêt que pour les archéologues et n’ont pas vocation à être montrés. D’autres encore sont des dessins qui ne peuvent être exposés pour des raisons de conservation. Enfin, il y a des objets qui font partie de collections d’études qui peuvent être vus sur rendez-vous ». La National Gallery pour sa part dit qu’elle expose 80% de sa collection et qu’elle a en cours un programme de prêts et d’expositions circulant dans les musées anglais, telle The stuff of life qui vient d’ouvrir à Bristol avec des œuvres de Van Gogh, Cézanne et Chardin avant d’aller à Newcastle et de revenir à Londres cet été.
*Nous avions dans un premier temps, par erreur, indiqué qu’il s’agissait du Portrait d’Omai par Joshua Reynolds. En réalité, il s’agissait bien du tableau du beaucoup moins connu William Parry.